L’astronaute Jeremy Hansen sera le premier Canadien de l’histoire à s’aventurer au-delà de l’orbite terrestre vers la Lune. C’est avec trois collègues américains qu’il sera de la mission Artemis II, annoncée par l’Agence spatiale américaine (NASA), lors d’une conférence de presse qui se tenait lundi matin au Centre spatial Johnson de Houston, au Texas.
L’astronaute de 47 ans aura le rôle d’ingénieur de vol durant la mission qui lancera la capsule Orion en orbite de la Lune, sans toutefois qu’un membre de l’équipage n’en foule le sol.
« Ces efforts convergent aujourd’hui en un point culminant, ce moment historique où un Canadien part en mission internationale vers la Lune, et c’est formidable ! »
– Jeremy Hanson, astronaute
Originaire de London, en Ontario, l’ancien pilote de CF-18 des Forces armées canadiennes s’est dit honoré de « représenter son pays pour cette mission historique », joutant que « Ce sont des milliers de Canadiens qui ont relevé ce défi, grâce à plusieurs décennies de travail et de leadership, selon une vision claire, d’une étape à l’autre. Ces efforts convergent aujourd’hui en un point culminant, ce moment historique où un Canadien part en mission internationale vers la Lune, et c’est formidable ! »
Jeremy Hansen est entré à 12 ans dans les cadets de l’armée de l’air. Selon le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a vanté son « humanité » lors de la cérémonie de dévoilement des quatre astronautes, lundi à Houston. « J’étais avec lui une fois au Centre spatial Kennedy, en Floride. Quand des gens ont vu son uniforme bleu d’astronaute, ils se sont rués vers lui par centaines. Il a pris le temps de parler avec chaque écolier du groupe. »
La mission en 2 phases
Rappelons que la première phase de la mission Artemis s’est tenue en novembre dernier, avec le lancement d’Orion, qui devait passer entre 39 et 42 jours sur le satellite de la Terre, et préparer le terrain pour le vol du vaisseau Artemis II, dans lequel sera envoyé M. Hansen, avec les astronautes américains Victor Glover, Christina Koch et Reid Wiseman.
Cette première phase avait donc pour objectif principal de tester tous les systèmes d’Orion dans un environnement de vol spatial, allant du lancement jusqu’à la récupération de la capsule, en toute sécurité avant le vol d’Artemis II, qui n’aura pas lieu avant 2024.
« La Lune est le parfait endroit pour parfaire nos connaissances sur notre système solaire, comprendre comment la Lune mais aussi la Terre et le reste du système se sont formés. Nous en savons si peu, et c’est l’occasion d’y mener des travaux de géologie, mais aussi d’explorer les possibilités d’aller sur Mars (…) »
– Kayla Barron, astronaute
« Si nous voulons retourner sur la Lune, c’est pour en apprendre davantage sur elle », a expliqué l’astronaute américaine Kayla Barron, sélectionnée en mai 2021 pour la mission SpaceX Crew-3., à deux heures du lancement d’Orion, en novembre dernier. « La Lune est le parfait endroit pour parfaire nos connaissances sur notre système solaire, comprendre comment la Lune mais aussi la Terre et le reste du système se sont formés. Nous en savons si peu, et c’est l’occasion d’y mener des travaux de géologie, mais aussi d’explorer les possibilités d’aller sur Mars, puisqu’il faut tester tous les concepts opérationnels, les équipements, cabines, jeeps lunaires, combinaisons, etc. »
Pour la phase d’Artemis II, l’équipage aura dix jours pour entrer en large orbite de la Terre et tester les instruments de la capsule lunaire Orion. Ensuite, Orion devra faire une orbite autour de la Lune.
La contribution du Québec et du Canada
50 ans après le départ des astronautes de la mission Apollo 17, le programme Artemis vise à établir une présence humaine à long terme sur la Lune, pour plusieurs décennies à venir. Au cours de la deuxième phase, Artemis II doit être envoyé en orbite autour de la Lune, sans alunissage, et compter parmi les membres de son équipage un astronaute canadien, qui sera choisi parmi le québécois David Saint-Jacques, et ses collègues Jeremy Hansen, Jenni Sidey-Gibbons et Joshua Kutryk.
Tel que mentionné lors de la cérémonie qui a mis M. Hansen à l’honneur, l’objectif ultime de la NASA, selon son administrateur Bill Nelson, réside plutôt dans l’exploration de Mars. « Je pense qu’on est bien positionné en étant le deuxième pays après les États-Unis à envoyer un astronaute vers la Lune, a quant à lui indiqué le ministre Champagne. Pour Mars, le Canada va se concentrer sur la nutrition, faire pousser des vivres durant la mission de trois ans, et sur la santé à distance. »
Pour la Lune, c’est aussi le Canada qui fournira un rover pour les déplacements, et le bras robotique qui sera envoyé en exploration pour l’orbiteur habitable Gateway, soit le « Canadarm3 », impliquant la contribution du fleuron MDA.
Crédit Image à la Une : Jeremy Hansen, Agence spatiale canadienne