Pierre Fitzgibbon, le ministre de l’Économie et de l’Innovation et Rémi Quirion, le Scientifique en chef du Québec participaient ce vendredi à une causerie virtuelle organisée par la CCMM et pilotée par son président, Michel Leblanc. Il a été question de relance économique, d’innovation, de recherche appliquée et fondamentale et même de l’épineux sujet du partage des données de santé. Extraits choisis.
La pandémie a plongé le Québec dans une situation économique difficile. Selon le ministre, “la relance est un des impératifs gouvernementaux et elle passe par un développement accru de la culture d’innovation.”
Bâtir des ponts entre public et privé
“Il faut en effet encourager la culture de l’innovation pour nous permettre de faire les choses différemment. On doit bâtir plus de ponts entre les universités, les centres de recherche et les entreprises », a déclaré d’entrée de jeu le ministre de l’Économie.
Le Scientifique en chef du Québec a mis l’accent sur “l’importance de soutenir la recherche fondamentale, pièce maîtresse de la relance dans tous les secteurs.”
Pierre Fiztgibbon a également précisé que des zones d’innovation allaient voir le jour : “On travaille pour en développer plus d’une cinquantaine. Une zone devrait être lancée prochainement. Nous, on développe l’infrastructure, la base, mais évidemment le soutien du secteur privé, des start-ups, des incubateurs, des entreprises est primordial.”
Un code d’éthique pour le partage des données de santé
Un sujet a suscité la controverse dernièrement, le partage des données de la RAMQ aux pharmaceutiques. Cette possibilité a été en effet évoqué par le ministre en pleine commission parlementaire il y a deux semaines. Michel Leblanc a soulevé les craintes de la population concernant la protection de la vie privée et l’anonymat de ces données.
« Je pense qu’il faut accepter que la science évolue et que l’analyse des mégadonnées est déjà utilisée par des sociétés. Dans un contexte où les gens acceptent que ces données soient partagées. Je pense que la technologie est rendue là. Ça va se faire de toute façon. La question c’est de savoir si on participe à cette évolution ou pas ? Le débat est très pertinent. Je l’ai ouvert effectivement récemment. Mais il faut rassurer la population et développer un code d’éthique. Ça prend un cadre très clair. Il faut déterminer quels secteurs peuvent bénéficier de cet accès. Cela peut devenir un fer de lance de notre développement économique », a souligné Pierre Fitzgibbon.
De son côté, le Scientifique en chef a rajouté : « Je pense qu’on doit avoir ce débat. Les événements récents nous obligent à nous asseoir autour de la table pour discuter de la gestion des données et de son acceptabilité sociale. Pour ce faire, on peut s’inspirer de ce qui se fait ailleurs dans le monde. Ça se fait aussi en Ontario et en Colombie-Britannique. »