Comment des usines manufacturières québécoises se transforment pour apporter leur soutien face à la crise sanitaire.
Adfast, un manufacturier de produits scellants de Saint-Laurent, a décidé d’apporter sa contribution pour lutter contre la propagation de la COVID-19.
Des employés travaillent actuellement sans relâche pour mettre sur pied une ligne de production automatisée. Leur but : fabriquer des produits antiseptiques en réponse à la pénurie actuelle.
« On a déménagé nos équipements habituels et reconfiguré l’espace pour installer une ligne d’empaquetage dont on ne se servait plus. Nos experts en TI se sont mobilisés pour intégrer les machines et automatiser le procédé de fabrication », explique le président Yves Dandurand, qui est plus que fier du travail effectué en urgence par ses troupes.
Malgré des effectifs réduits, toute l’équipe a mis l’épaule à la roue pour relever le défi. Le fait qu’Adfast soit une usine 4.0 certifiée par le Bureau de normalisation du Québec a facilité les choses, selon M. Dandurand.
« On a les ressources et les expertises nécessaires à l’interne, on est capable d’accomplir beaucoup en peu de temps, dit-il. En plus des programmeurs, les électromécaniciens, les techniciens et les opérateurs ont travaillé en soutien. Tout était à faire. Il a fallu programmer les machines pour adapter nos systèmes de manière à assurer le contrôle des lots et la traçabilité des produits, très importante. »
Une usine agile
Adfast fabrique des produits de haute technicité pour différentes industries, telles que la construction, le transport, l’énergie, etc. La numérisation de ses processus lui permet de faire une production sur mesure et en petits lots pour ses clients.
« Notre autre avantage, c’est qu’on est agile, ajoute le dirigeant. En quelques jours, nos chimistes ont développé la recette du désinfectant en respectant les avis de conformité de Santé Canada. On a opté pour un contenant avec vaporisateur qui facilite l’utilisation du produit. »
Il estime que l’usine sera en mesure de produire approximativement 30 000 litres de produit antiseptique par jour, à raison de six jours par semaine.
« Ils seront acheminés là où les autorités nous l’indiqueront », précise Yves Dandurand, qui prévoit de démarrer la production de désinfectant dans les prochains jours.
Adfast facturera seulement le coût des matières premières.
« L’expertise, la main d’œuvre, les équipements sont à notre charge. On pourra ainsi vendre le produit à une fraction du prix du marché. C’était important pour moi que l’entreprise fasse sa part pour aider à réduire la propagation du virus qui se fait principalement par les mains. »
La fabrication de ses produits habituels se fait au ralenti de façon à prioriser le plus essentiel.
« On a des demandes, mais on n’expédie pas pour le moment », dit-il.
Le recul de son chiffre d’affaires n’est pas son premier souci pour le moment.
« On aura le temps d’y voir quand la situation sera revenue à la normale », dit-il confiant de pouvoir faire face à ce prochain défi. Un bel exemple de mobilisation.