Depuis octobre dernier, plusieurs centaines d’élèves du primaire et du secondaire ont accès aux bases de la programmation en intelligence artificielle (IA), mais aussi aux enjeux éthiques qui y sont liés. L’organisme de bienfaisance montréalais Grandir Sans Frontières est à l’origine de cette initiative.
Grandir Sans Frontières, dont la mission est de promouvoir la littératie numérique, propose cette série d’activités depuis le 18 octobre dernier. Plus de 500 jeunes du primaire et 150 du secondaire y ont participé à l’automne 2021.
Diffusés en virtuel directement dans les classes, ces ateliers ont porté sur l’importance d’une éthique dans le processus de recherche. Les séances de cet hiver invitent les élèves à se questionner sur l’éthique en IA en construisant leur propre algorithme.
Les ateliers à venir, ceux qui seront offerts au printemps 2022, aborderont pour leur part la programmation et l’entraînement d’une IA. Ils répondront aux questions : comment l’intelligence artificielle peut-elle influencer les performances et quels en sont les risques ?
Les organisateurs de ces ateliers estiment que ces séances, consacrées à cet outil pédagogique, ouvrent l’esprit des jeunes générations aux enjeux numériques. Ceux-là même qui les concerneront dans un futur proche.
« Je dis aux élèves : “Ce n’est pas moi qui vais créer les prochaines applications qui vont révolutionner le monde, c’est vous “. C’est pour cela qu’il est important qu’ils maîtrisent les enjeux éthiques de l’IA » – André Roy, spécialiste technopédagogue chez Grandir Sans Frontières
Ainsi, le sens critique des participants est développé dès l’âge primaire. Les élèves peuvent « se poser des questions sur les technologies qu’ils utilisent », affirme Anaïs Michot, directrice générale de Grandir Sans Frontières.
Cela fait deux ans que Grandir Sans Frontières travaille en partenariat avec École en Réseau, ainsi qu’avec les gouvernements du Québec et du Canada et Scale AI afin de développer des ateliers de programmation informatique en ligne directement dans les classes à travers le Québec.
THÉORIE ET PRATIQUE
Les ateliers, d’une durée d’une heure chacun, sont divisés en deux volets : une première partie, plus théorique, favorise les échanges entre les élèves et les formateurs. Puis une deuxième, plus pratique, favorise l’action. Chacun « met la main sur les touches » et programme son propre algorithme d’IA, comme l’explique Maxime DeBleu, spécialiste technopédagogue au sein de l’organisme.
Un exemple : l’une des activités menées durant ces séances invite les jeunes à s’interroger sur le fonctionnement des véhicules automatisés.
« Ils sont généralement très intéressés par ce genre de discussion, assure M. Roy. On leur demande de prédire ce qu’une voiture intelligente ferait dans certaines situations, puis ils passent au vote. Leurs différentes prédictions alimentent la conversation. »
Ces discussions se poursuivent, ensuite, dans les classes après la tenue des ateliers, d’après les organisateurs.
Par ailleurs, les protagonistes de cette opération espèrent l’élargissement du plan d’action numérique en éducation et en enseignement du gouvernement québécois afin qu’il intègre dans le cursus scolaire les questions éthiques et morales, rattachées aux nouvelles technologies.
Crédit photo : Pexels / Julia M Cameron