Le développement durable, la productivité, la modernisation technologique et la cybersécurité seraient, par ordre de priorité, les quatre principales préoccupations des dirigeants d’entreprises canadiens, à l’ère de la démocratisation de l’intelligence artificielle dite « générative ». C’est ce que révèle le rapport d’une nouvelle étude menée par l’entreprise IBM, qui souligne le potentiel d’innovation que ces défis représentent.
Comment l’IA générative influence-t-elle la transformation des entreprises, pour lesquelles elle crée de nouveaux besoins ? Et en quoi peut-elle aussi servir leurs objectifs ?
1. Développement durable
Au Canada, les chefs d’entreprise font du développement durable leur priorité, et y voient leur plus grand défi. Les conclusions d’une recherche publiées dans la revue scientifique Nature indiquent que l’IA générative a le potentiel de révolutionner la manière dont les entreprises abordent les enjeux de développement durable, et de les aider à atteindre pas moins de 79 % des objectifs propres aux facteurs ESG (« environnementaux, sociaux et de gouvernance »).
L’IA générative pourrait permettre aux entreprises d’atteindre 79 % des objectifs d’ESG
Les technologies relevant de ce type d’IA ont même déjà commencé à faire leur preuve en ce sens, en améliorant la prise de décision et le traitement des données déjà existantes. La modélisation par l’IA, par exemple, permet de simuler des scénarios ou de prévisualiser un environnement, d’anticiper les risques, de prévenir et répondre aux situations critiques. C’est donc qu’elle pourrait avoir des retombées positives significatives en termes de développement durable, notamment pour mieux comprendre les facteurs complexes qui influent sur le réchauffement climatique, et permettre d’identifier les meilleurs moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
2. Profit et productivité
Une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology) confirme que l’usage de chatbots (robots conversationnels) reposant sur l’IA générative avait augmenté la productivité des entreprises adoptantes de 40 %, tout en améliorant la qualité de leurs opérations et services.
40 % : c’est la hausse de la productivité des entreprises ayant intégré l’IA générative
Au Québec, plusieurs employeurs et salariés résistent encore à l’intégration de l’IA en général. Ce retard d’adoption est en partie attribuable aux craintes d’être remplacé par la machine.
L’Ontarien Javier Tamargo, PDG de 407 ETR, suggère que « L’automatisation d’un processus n’a pas pour visée de se substituer à l’individu, mais plutôt d’en valoriser l’apport, en rendant son travail d’autant plus humain ».
Pourtant, les analystes qui anticipaient une fin de carrière éventuelle pour de nombreux auteurs, programmeurs, comptables et juristes constatent déjà les premières manifestations de leurs prédictions, alors qu’on se sert de l’IA pour produire des bouquins à éditer, pour générer du code, ou encore pour offrir des services juridiques.
3. Modernisation des technologies et infrastructures
Selon le rapport d’IBM, 75 % des PDG dans le monde pensent que les organisations utilisant les outils d’IA générative les plus sophistiqués sont gagnantes.
« L’automatisation d’un processus n’a pas pour visée de se substituer à l’individu, mais plutôt d’en valoriser l’apport, en rendant son travail d’autant plus humain. »
– Javier Tamargo, PDG de 407 ETR
Le co-fondateur de l’agence de relations publiques HighKey, Jordan Lintz, partage cet avis. Selon lui, utiliser les outils d’Open AI pour développer ses affaires et améliorer sa vision d’entreprise s’est avéré être une approche des plus avantageuses. Il soutient que l’intégration de Chat GPT aux tâches de routine, telles que la gestion des emails et la production de courts rapports, est un moyen efficace d’améliorer sa productivité et la qualité du travail mené.
4. Cybersécurité et protection des données
D’un autre côté, 61 % des PDG interrogés se disent soucieux quant à l’origine de la data dont se sert l’IA générative, rendant d’autant plus inquiétant leur manque d’infrastructures requises pour gérer toute cette quantité de données.
« Près de 60 % des dirigeants canadiens déplorent un manque de standards clairement établis, et sont par conséquent plus de la moitié à retarder leurs investissements », précise IBM.
L’IA générative a beau être le gage de nouvelles solutions de développement durable sur lesquelles fonder ses espoirs, elle comporte aussi son lot de défis à relever quant à son déploiement et à son encadrement, modifiant ainsi la réalité des entreprises et leur stratégie d’affaires.
À lire également :
L’intégration éthique et durable d’une intelligence artificielle en entreprise
Crédit Image à la Une : Utilisation des outils d’Open AI. Photo de Mojahid Mottakin.