Fin de partie pour Clearview AI au Canada. Le commissaire à la protection de la vie privée annonce que la société technologique américaine ne vendra plus son service de reconnaissance faciale dans le pays. Conséquence d’une enquête lancée par le bureau du commissariat fédéral et trois de ses homologues provinciaux.
L’enquête sur l’entreprise américaine Clearview AI, menée par les autorités chargées de la protection de la vie privée du Canada, de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Québec est toujours en cours. Les quatre autorités prévoient encore de publier leurs conclusions au sujet de cette affaire, étant donné l’importance de la question pour le droit à la vie privée des Canadiens.
L’objectif est de déterminer si la firme a supprimé toutes les données personnelles des Canadiens qu’elle a collectées, et si toute opération de collecte de renseignements a cessé.
Enquête sur l’utilisation de la reconnaissance faciale à la GRC
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada achèvera son enquête connexe, en cours depuis le 28 février dernier, sur le recours par la Gendarmerie Royale du Canada à la technologie de reconnaissance faciale de Clearview AI.
L’enquête conjointe a été initiée à la suite de nombreux reportages dans les médias selon lesquels Clearview AI utilisait sa technologie pour recueillir des images et mettre la reconnaissance faciale à la disposition de forces policières dans le cadre d’enquêtes. Les médias ont rapporté également que la société basée aux États-Unis fournit des services dans plusieurs pays à un grand nombre d’organisations, notamment des détaillants, des institutions financières et diverses institutions gouvernementales.
Selon nos informations, Clearview AI a suspendu indéfiniment son contrat avec la GRC, son dernier client canadien.
Cette décision s’inscrit dans un contexte particulièrement sensible pour la reconnaissance faciale. Cette technologie est de plus en plus controversée, accusée de reproduire des biais racistes. IBM, Microsoft et Amazon ont d’ailleurs récemment décidé de suspendre cette technologie afin de soutenir le mouvement Black Lives Matter. Les Big Tech souhaitent une régulation éthique.