La restauration à l’ère des nouvelles technologies

La restauration à l’ère des nouvelles technologies

Elles sont désormais omniprésentes et le milieu de la restauration ne fait pas exception. De la gestion de l’inventaire à la personnalisation de l’expérience client, les nouvelles technologies sont en pleine croissance dans le secteur gourmand.

LA RESTAURATION EN QUELQUES CHIFFRES

La restauration commerciale répond au tiers de la demande alimentaire du Québec. Selon les dernières données de l’ARQ et du MAPAQ, près de 21 000 établissements employant plus de 230 000 personnes ont généré des ventes de 14,9 G$ en 2019.

Au sein de ce secteur, environ 550 tables font rayonner la gastronomie québécoise et quelque 350 producteurs de niche, avec des ventes atteignant 1,1 G$. Destinations gourmandes prisées, elles attirent entre le quart et le tiers des visiteurs hors Québec.

Ceci dit, la pandémie a frappé de plein fouet le secteur de la restauration, faisant chuter les ventes d’un tiers en 2020 à la grandeur du pays et forçant la fermeture définitive de plusieurs milliers d’établissements. De nouveau modèles d’affaires ont alors émergé et le numérique a clairement servi de bouée de sauvetage pour nombre d’entre eux. Et ça tombe bien car plusieurs entreprises d’ici proposent des solutions innovantes !

LES ENJEUX DE L’INDUSTRIE

Ils sont nombreux et touchent toutes les facettes de la gestion des restaurants et des débits de boisson. Et c’est ici que le numérique, voire même l’intelligence artificielle (IA), entre en jeu.

Le fardeau des tâches administratives trône bien souvent en tête de liste, et par manque de ressources, certains procèdent encore selon le fameux système papier-crayon. Certaines tâches sont également si exhaustives – notamment le calcul des coûts – qu’elles ne sont pas toujours accomplies rigoureusement par manque de temps et/ou en raison de l’absence d’un système de gestion efficace. Pour centraliser et faciliter le tout, diverses plateformes simplifient la vie des gestionnaires, permettant d’économiser temps et argent, d’autant que la restauration est un secteur où les faibles marges de profit sont légion. On pense notamment à RESTOCK, une plateforme intégrée de gestion des coûts et des opérations, à RapidBar, un outil d’optimisation d’inventaire, à Alfred Pro, un gestionnaire intelligent de cave à vin, ou encore à Libro, une plateforme pour une gestion optimale des réservations en salle.

Le manque de main-d’œuvre est également un sujet chaud, encore plus après des mois de confinement et d’incertitude qui ont forcé bon nombre d’employés à se réorienter professionnellement. Il faut donc être efficace en termes de recrutement et une présence numérique bien ciblée est indispensable, notamment pour rejoindre les milléniaux et la génération Z. Sites spécialisés pour les professionnels en restauration, comme HotellerieJobs.com, ou encore réseaux sociaux pro, tel que LinkedIn : le recrutement se passe maintenant en mode digital ! Même la formation et la rétention des employés suit le mouvement avec l’émergence des plateformes d’onboarding, ce processus d’intégration des nouvelles recrues au sein d’une entreprise.

Les nouvelles technologies peuvent aussi répondre à d’autres enjeux, comme la traçabilité alors que le consommateur est davantage préoccupé par la provenance et la qualité des aliments, le manque de main-d’œuvre et la réduction des coûts grâce à l’automatisation de certains processus en cuisine, ou encore l’interaction avec les clients moyennant une forte présence sur les réseaux sociaux doublée d’une bonne stratégie de gestion de communauté.

L’EFFET ACCÉLÉRATEUR DE LA PANDÉMIE

Avec les confinements successifs et la fermeture prolongée des salles à manger, non seulement les habitudes des consommateurs ont changé, mais les restaurants ont dû se montrer créatifs afin d’assurer leur survie (et celle de leur écosystème) et conserver leur main-d’œuvre.

Les cuisines fantômes se sont multipliées, les boîtes repas ont connu une popularité sans précédent et les bornes de commandes en libre-service ont aussi suscité un certain engouement.

Mais ce qui a permis à nombre d’entre eux de survivre durant ces 15 longs derniers mois, c’est le virage numérique entrepris afin d’offrir un service sans contact de livraison et de commande pour emporter. L’offre s’est ainsi grandement diversifiée pour le consommateur, allant du brunch avec mimosas pour emporter au repas gastronomique en formule « prêt à assembler ». On se rappellera d’ailleurs le vif succès remporté par le site de commande Ma cabane à la maison au printemps dernier. Et comme la tendance n’est pas près de s’essouffler, les consommateurs y ayant pris goût, de plus en plus d’entreprises techno d’ici se lancent dans les applications de livraison afin d’offrir une option moins onéreuse aux restaurateurs et contrer la mainmise des géants tels que UberEats, Doordash et SkipTheDishes. Ainsi émergent depuis quelques temps des alternatives bien québécoises comme UEAT, RestoLoco ou encore CHK PLZ.

Signe que le numérique a le vent dans les voiles, le gouvernement québécois a annoncé en mars dernier le lancement de l’Offensive de transformation numérique (OTN) pour accélérer le virage des entreprises d’ici. Celle-ci comprend d’ailleurs une aide financière de 3,5 M$ à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) pour la création d’un programme de formation et d’un centre d’excellence en IA s’adressant au secteur de la restauration et de l’hôtellerie.

Pour en savoir davantage sur les enjeux de la transformation numérique dans le secteur de la restauration, retrouvez nos émissions spéciales sur le thème : En Mode Solution – CScience IA