En guise de conclusion à son congrès, l’AESTQ a choisi de compléter sa programmation du 21 octobre avec une pièce de théâtre. Le spectacle « La stupidité naturelle – À l’ère de l’intelligence artificielle » est une expérience ludique afin d’aborder avec les jeunes la méthode scientifique et les biais cognitifs, souvent grandement responsables de cette stupidité humaine.
Alexe a 19 ans. Elle est étudiante en environnement et enjeux planétaires et anime sa chaîne Twitch. Joël, son père, est un passionné de science qui partage avec sa fille « son expérience de la stupidité. » Au cours de la pièce, Alexe est mise nez à nez avec cette stupidité, lorsqu’elle échange avec un complotiste en ligne ou qu’elle discute avec son père de la trop grande confiance de danseurs débutants dans son cours de swing, entre autres. Elle apprend aussi que personne n’est à l’abri des raccourcis de pensée.
La stupidité naturelle est une pièce qui cherche à rehausser la culture scientifique des Québécois par un produit digeste pour les adolescents et les jeunes adultes. Les participants du congrès ont assisté à la première mouture du spectacle qui servira éventuellement de conférence dans les écoles secondaires et les Cégeps du Québec. La pièce, créée par le communicateur scientifique Joël Leblanc, dure 45 minutes, et est suivie d’une discussion de 15 minutes.
Un projet important, éducatif et d’actualité
« [Cette idée de formation] germe depuis peut-être dix ans dans ma tête. Je trouve que l’école québécoise met beaucoup l’accent sur les concepts, mais pas assez sur comment les concepts ont été produits et générés et sur la science qu’il y a derrière » raconte Joël Leblanc au magazine Cscience. Pour lui, la pièce trouve toute sa pertinence à l’heure où, notamment, les discussions sur l’intelligence artificielle sont de plus en plus nombreuses, mais ne rappellent peut-être pas assez souvent l’importance de l’esprit critique et de la connaissance de nos biais cognitifs.
Il y a beaucoup de sujets scientifiques qui suscitent des controverses sociales lourdes de questions éthiques. Je ne pense pas qu’on peut avoir un avis éclairé sans être éveillé à l’esprit critique et à l’idée qu’il faut se méfier de son propre cerveau. – Joël Leblanc, créateur du spectacle.
La fin de la pièce contient un volet plus théorique, afin de mettre des mots sur les différents concepts évoqués lors du spectacle : des notions, comme les biais cognitifs, que les jeunes ne voient souvent pas à l’école. « Je n’ai pas la conviction qu’un spectacle de 45 minutes va tout changer dans la tête des jeunes, mais c’est peut-être un premier germe dans leur esprit pour leur faire comprendre qu’on ne peut considérer la science comme une opinion, qu’elle a une valeur plus solide que ce qu’ils pensent », conclut Joël Leblanc lors de son entrevue pour le magazine.
Pour en savoir plus sur le spectacle : https://www.zapiens.ca/
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Crédit Image à la Une : Alexandre Guay