Le 33e Gala des Prix Innovation de l’ADRIQ célèbre plusieurs générations d’innovateurs

Le 33e Gala des Prix Innovation de l’ADRIQ célèbre plusieurs générations d’innovateurs

Près de 600 invités étaient réunis pour assister à la remise des prestigieux Prix Innovation 2023 de l’ADRIQ (Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec), la semaine dernière dans le cadre de la 33ème édition de son Gala annuel. Tenu au Palais des congrès de Montréal, l’événement témoignait à la fois du génie novateur et de la diversité qui rayonnent au sein de ce milieu florissant.

Animé par Stéphane Bellavance, une personnalité connue des téléspectateurs amateurs d’émissions jeunesse et de science, le Gala était non seulement l’occasion de saluer l’œuvre d’innovateurs allant des pionniers à la relève, mais aussi de découvrir diverses solutions et initiatives tantôt prometteuses, tantôt éprouvées, trouvant leurs champs d’applications respectifs dans plusieurs secteurs.

Des lauréats marquants

L’avenir plus que prometteur de Mateo, jeune innovateur donnant dans l’humanitaire

Mateo Jarquin récompensé au Gala des Prix Innovation de l’ADRIQ 2023. (Photos : ADRIQ)

Lauréat du Prix Jeune innovateur, Mateo Jarquin, étudiant de l’école secondaire régionale Alexander Galt, a épaté la galerie avec son projet combinant la robotique, l’impression 3D et l’informatique.

Motivé par le désir de donner vie à ses idées, Mateo est parvenu à concevoir une main robotique capable de détecter et d’imiter les actions d’une main humaine, grâce à des repères associés à ses articulations et à ses doigts, qui envoient des signaux aux cinq cerveaux moteurs contrôlant les doigts artificiels.

Il rêve de démarrer une entreprise sollicitant la science pour venir en aide aux populations et contribuer à rendre le monde meilleur.

Une pionnière de l’innovation en technologies médicales

Diane Côté récompensée au Gala des Prix Innovation de l’ADRIQ 2023. (Photo : ADRIQ)

Le Prix Bernard-Landry 2023 a été décerné à Diane Côté, PDG sortante de MEDTEQ+, pour saluer sa contribution dans le secteur des technologies médicales, et 50 ans d’innovation menée et renforcée tout au long de sa carrière. C’est Chantal Renaud-Landry, conjointe de l’ancien premier ministre feu Bernard Landry, ainsi que la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, qui le lui ont remis en mains propres.

MEDTEQ+ a pour mission d’accélérer le développement de solutions innovantes dans les réseaux de la santé et de positionner localement et à l’échelle internationale les produits et services issus du secteur au bénéfice des patients et de leur qualité de vie. Ce consortium pancanadien soutient la validation de ces technologies innovantes, leur intégration dans le réseau de la santé, leur commercialisation, ainsi que leur rayonnement à grande échelle, en mobilisant des partenaires aux expertises variées, incluant des acteurs industriels et institutionnels, et des fournisseurs de soins de santé.

« Cet écosystème se fonde sur la collaboration. C’est une très grande force, qui caractérise la manière de travailler au Québec, et c’est ce qui en justifie l’impact notoire, auquel je suis fière d’avoir contribué. »

– Diane Côté, lauréate du Prix Bernard-Landry 2023 et PDG sortante de MEDTEQ+

En entrevue avec CScience, Mme Côté n’a pas caché sa fierté quant aux accomplissements de MEDTEQ+, dont elle a été à la tête pendant plus de 12 ans, jusqu’à son départ à la retraite et la nomination d’Annie-Kim Gilbert comme nouvelle PDG cette année. Elle a notamment fait valoir sa réussite en matière de convergence des efforts d’innovation internationale, au sein d’un réseau fort d’expertises complémentaires, et qui contraste avec les réalités que l’on reproche généralement au monde de la recherche quant au travail en silo.

« Il y a vraiment un écosystème d’innovation au Québec qui est multisectoriel, et on en a la preuve ici. Cet écosystème se fonde sur la collaboration. C’est une très grande force, qui caractérise la manière de travailler au Québec, et c’est ce qui en justifie l’impact notoire, auquel je suis fière d’avoir contribué. Si l’effervescence en est aussi palpable ce soir, c’est parce que les gens on conscience de la traduction de ces efforts et de leur impact dans le concret », n’a pas manqué de souligner Diane Côté.

Des innovations pour divers secteurs

DEL et DIGIFAB pour les entreprises de l’agglomération de Longueuil

Marcos Pereira et Thibault Genève au kiosque de DEL. (Photo : Chloé-Anne Touma)

Un cocktail précédant la cérémonie a permis de découvrir les kiosques d’un nombre record d’exposants, dont l’organisme à but non lucratif DEL (Développement économique de l’agglomération de Longueuil).

Reposant sur une équipe dynamique et multidisciplinaire, l’OBNL offre divers services aux propriétaires et dirigeants d’entreprises traditionnelles et d’économie sociale, pour autant qu’elles soit déjà établies sinon en voie de s’implanter sur le territoire de l’agglomération de Longueuil.

« Nos services se déclinent en cinq volets : le soutien à l’innovation, le développement durable, l’accélérateur pour les startups, l’aide à l’implantation de l’industrie 5.0, et DIGIFAB », a expliqué Thibault Genève, expert de l’industrie 5.0, rencontré au kiosque qu’il tenait avec son collègue Marcos Pereira, conseiller en financement chez DEL.

Le Centre d’expertise industrielle DIGIFAB permet d’accélérer le développement de projets numériques chez les PME et les manufacturiers québécois, en intégrant les principes de l’industrie 4.0, caractérisée par l’interconnexion de systèmes tels que l’infonuagique ou l’internet des objets (IoT) avec la data, pour optimiser les opérations et la prise de décisions. Notons que l’industrie 5.0, quant à elle, se focalise sur le rapport entre l’homme et la machine pour accomplir des tâches de nature créative ou relevant de la prise de décision complexe ou des compétences émotionnelles, positionnant ainsi l’être humain au centre du processus de production.

Pikobuz : une plateforme web pour écrire des histoires « dont vous êtes le héros »

Antoine Duval de Pikobuz. (Photo : Chloé-Anne Touma)

« Plus de 40% des élèves échouent en orthographe à la fin du secondaire au Québec », rappelle Antoine Duval, exposant et président de Pikobuz (pikobuz.com), une plateforme visant à inciter les jeunes à écrire, en sollicitant des outils conçus pour leur plaire.

Destinée aux élèves et enseignants, la plateforme propose d’écrire des histoires « dont vous êtes le héros », des jeux d’évasion, des textes de genres narratif, descriptif et argumentatif. Elle permet l’écriture individuelle ou collaborative, le partage d’histoires entre collègues ou encore la révision, et offre une multitude de fonctions telles que la synthèse vocale et l’accès à tous les appareils de l’école ou de la maison.

Émile Brousseau présente le projet Exocet. (Photo : Chloé-Anne Touma)

Exocet : un bateau de type catamaran, propulsé par de l’hydrogène

Parmi les clubs étudiants universitaires qui exposaient leurs projets, on comptait celui d’EXOCET, porté par toute une équipe regroupant des étudiants de Polytechnique Montréal intéressés par le développement d’innovations dans le domaine maritime, et dont la première cohorte a été formée en 2019.

C’est l’étudiant Émile Brousseau qui en faisait la présentation. « Je suis un étudiant de 4e année passionné par les énergies renouvelables ainsi que leurs applications. Je travaille actuellement dans le milieu du bâtiment et compte poursuivre ma carrière dans un domaine énergétique, que ce soit en bâtiment, en transport ou dans toute autre sphère d’application », a témoigné l’ambassadeur du projet, qui consiste en un bateau propulsé à 100 % par de l’hydrogène, composé de deux piles à combustible placées en parallèle, de cylindres d’hydrogène en composite, d’un moteur à entrainement circonférentielle et d’une structure entièrement démontable.

Romain Tiry, co-fondateur d’Homeric. (Photo : Chloé-Anne Touma)

Exocet favorise ainsi une gestion intelligente de la consommation, reposant sur la configuration en cathodes fermées du système d’hydrogène, qui limite la consommation d’hydrogène au minimum nécessaire.

Homeric pour centraliser les guides des meilleures pratiques en entreprise

CScience a également pu s’entretenir avec le co-fondateur d’Homeric, une plateforme innovante remédiant au problème des silos de pratiques et de connaissances au sein des grandes entreprises, en centralisant ces ressources et documents afin d’éviter qu’ils ne s’éparpillent ou se perdent sur des services d’hébergement comme Sharepoint ou Google Drive.

Stéphane Turbide, cofondateur de Maket. (Photo : LinkedIn)

Les recueils de pratiques sont ainsi hébergés sur Homeric, et leur adoption peut être suivie et analysée en temps réel à travers différentes équipes.

Maket pour gagner du temps en architecture

Nominée dans la catégorie Innovation en Intelligence Artificielle, la plateforme infonuagique Maket, représenté par son cofondateur Stéphane Turbide, permet aux architectes et aux technologues en architecture d’automatiser et faciliter le processus de création des plans d’architecture résidentielle, en reposant sur des bases de données, des algorithmes puissants et de l’apprentissage profond. L’innovation permet ainsi de produire différents plans de base ou maquettes de maison en 2D en fonction des souhaits des clients, avant que les mandats de conception ne soient officiellement confiés à un architecte, un travail qui autrement prendrait 25 à 35 heures à l’architecte en vue d’en obtenir une ébauche de concept.

Concourir pour la prochaine édition

Il est déjà possible de soumettre votre candidature pour les Prix Innovation 2024, en vous rendant sur le site web de l’ADRIQ :

Gala des Prix Innovation 2024 : l’événement le plus prestigieux de l’écosystème d’innovation au Québec

Crédit Image à la Une : Mateo Jarquin, récompensé au Gala des Prix Innovation de l’ADRIQ 2023. (Photo : Chloé-Anne Touma)