Le quantique, les avancées en cybersécurité et en efficacité des systèmes de communication

Le quantique, les avancées en cybersécurité et en efficacité des systèmes de communication

Dans la foulée des investissements annoncés par les gouvernements fédéral et provincial, plus de 10 millions de dollars seront investis dans un banc d’essai de communication quantique au Québec. Cela représente une opportunité pour toute organisation désirant tester et intégrer des nouvelles technologies à ses infrastructures numériques.

Le 13 octobre dernier se tenait une conférence de presse organisée par Numana, catalyseur d’écosystèmes technologiques. L’organisme sera d’ailleurs responsable du déploiement et de l’exploitation du banc d’essai (Kirq). La conférence a rassemblé différentes organisations de premier plan du secteur technologique, des institutions gouvernementales, et le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

CScience s’est entretenu avec le Président et directeur général de Numana, François Borelli, et le Président de Technoprise, Jacques Mc Neill, pour mieux comprendre l’impact de ces investissements, tant à l’échelle provinciale qu’à celle du pays, et ainsi avoir une perspective des avancées qu’amènera le quantique en termes d’efficacité et de sécurité des données.

L’efficacité du quantique et les enjeux de cybersécurité

Numana« Tout d’abord, il faut préciser que la vitesse n’est pas l’avantage principal du quantique, puisqu’il s’agit d’une vitesse de transmission standard. Effectivement, ce n’est pas le quantique qui propulse la vitesse. Son avantage principal repose plutôt sur la sécurisation des données. D’ailleurs, nous sommes en discussion avec certaines banques canadiennes, et nous leur avons fait part de l’importance de sécuriser leurs données. Nous sommes au moment propice pour le faire. Ce banc d’essai permettra aux banques et aux autres organisations de tester la technologie en dehors de leur réseau en place, et ce, en toute sécurité. Il s’agit du moment opportun pour le secteur bancaire et les fournisseurs de télécommunications de se réunir pour développer un système performant », entame François Borelli.

« Tout d’abord, il faut préciser que la vitesse n’est pas l’avantage principal du quantique, puisqu’il s’agit d’une vitesse de transmission standard. Effectivement, ce n’est pas le quantique qui propulse la vitesse. Son avantage principal repose plutôt sur la sécurisation des données. »

– François Borelli, Président et directeur général de Numana

« Pour ce qui est de la cybersécurité, le système quantique ajoute une couche au système classique pour la renforcer. Pour vous donner un exemple concret, d’un côté, nous avons les gigabits de gros volume de données, et de l’autre, sur une fibre, nous envoyons un photon qui, lui, est traité de façon quantique avancée. Une fois qu’il y a une tentative de le dupliquer ou de l’espionner, il change d’état et c’est à cet instant que nous prenons connaissance qu’il y a une communication corrompue », précise Jacques Mc Neill

Les différents secteurs et projets en quantique

« À l’heure actuelle, pour le développement, on parle de fibre optique, mais il y a également des réseaux sans fil, notamment la 5G et la 6G, l’infrarouge micro-ondes et, éventuellement, d’une autre étape qui sera satellitaire. Ce que le satellite permettra de faire, c’est de protéger les communications sur des distances éloignées comme le Grand Nord et d’autres provinces canadiennes, mais également sur le continent européen », poursuit M. Mc Neill.

« À l’heure actuelle, pour le développement, on parle de fibre optique, mais il y a également des réseaux sans fil, notamment la 5G et la 6G, l’infrarouge micro-ondes et, éventuellement, d’une autre étape qui sera satellitaire. Ce que le satellite permettra de faire, c’est de protéger les communications sur des distances éloignées comme le Grand Nord et d’autres provinces canadiennes, mais également sur le continent européen. »

– Jacques Mc Neill président de Technoprise

« Également, il y a déjà des projets en cours de discussion, auprès de l’Agence spatiale du Canada, prévus en 2025. Ils visent à lancer un satellite dans l’espace sur lequel il y aura des tests de transmissions de ces composantes clés. De plus, suivant les trois années du banc d’essai Kirq, le gouvernement québécois veut pousser davantage la recherche. Il faut donc développer les mémoires et toutes les composantes qui existent dans le monde classique pour pouvoir les étendre aussi dans le monde quantique. Il y aura différentes organisations présentes sur le banc d’essai, car nous sommes ouverts à différents partenariats », conclut le président de Technoprise.

Le Canada est très actif depuis plusieurs années, notamment dans le secteur des communications quantiques. En effet, en termes d’investissement, cette industrie représente  un milliard de dollars. Le quantique permettra d’ailleurs de sécuriser les données dans divers secteurs où elles sont sensibles, incluant l’industrie financière, principalement dans le milieu bancaire, ainsi que le domaine médical. Si le Canada est à l’avant-garde dans le développement des technologies, il en est maintenant à devoir déployer et implanter ces innovation au sein de différentes industries et champs d’application.

Crédit Image à la Une : Patricia Guardado et Freepik

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