Une start-up montréalaise offre aux entreprises un outil exploitant l’intelligence artificielle pour suivre en temps réel les émotions des employés en télétravail.
Selon RE-AK, ce n’est pas la productivité qu’on essaie de garantir ainsi, mais plutôt le bien-être du travailleur en quarantaine. La productivité ne serait que l’effet secondaire de ce bien-être.
L’entreprise se fie sur la littérature scientifique concernant les expressions faciales et les émotions qui leur sont associées. Le logiciel détecte sept émotions de base : joie, mépris, colère, tristesse, frustration, dédain, surprise.
« En combinant la joie et la surprise, vous allez retrouver le facteur d’émerveillement, » explique Benoit Giroussens, stratège chez RE-AK. « En combinant les émotions, on va chercher des sous-états cognitifs. C’est une palette de couleurs que vous pouvez nuancer selon les modulations. »
Un moyen de faire des suivis quotidiens plus efficaces que de simples questionnaires, selon RE-AK, qui utilisait jusqu’ici sa technologie pour évaluer l’expérience client des entreprises.
Le degré de concentration, d’engagement et d’effort mental sont également analysés grâce à l’intelligence artificielle et la biométrie.
RE-AK réfléchit encore à la façon dont ces données seront affichées. « Ce qu’on aimerait faire, c’est une jauge, soit en pourcentage, soit en code couleur. Si ce travailleur a l’air d’avoir une grosse charge de travail, est-ce qu’on la nuance? ».
L’entreprise est consciente du défi éthique que représente son logiciel. Elle y inclut donc une option « opt-out » qui permet à un participant de couper court au suivi à tout moment. Et on peut demander d’effacer ses données même des années plus tard, garantit-on.
« Vous ne trouverez jamais ces informations sur des sites en Chine ou en Russie, » explique Benoit Giroussens. « Nous nous concentrons sur des serveurs au Canada ou en Amérique du Nord. Les infos ne sortent pas à l’étranger. »
RE-AK travaille également sur l’acceptabilité sociale de telles technologies, affirmant que bon nombre d’individus se portent volontaire pour participer aux stades de recherche et développement de l’entreprise.
« Ce genre de technologies, on va l’avoir dans tous nos appareils dans le futur », prédit Benoit Giroussens. « Mais il faut faire les choses bien si on veut bien les appliquer. »
Crédit Photos : RE-AK