COVI c’est le nom de l’application de traçage dévoilée par l’Institut québécois d’intelligence artificielle, Mila. Sa mission : protéger les individus du coronavirus, limiter sa propagation et faciliter le déconfinement. Un Livre Blanc préparé par les chercheurs impliqués dans le projet a également été présenté.
Après des semaines de travail, l’application de traçage numérique développée par les équipes de Yoshua Bengio, devrait être disponible dès le mois de juin.
« Développée au Canada et conçue pour protéger la vie privée, COVI utilise l’intelligence artificielle pour donner le pouvoir aux citoyens de se protéger, limiter la propagation du virus et faciliter une levée sécuritaire et informée des mesures de distanciation sociale par les autorités de santé publique », explique Valérie Pisano, présidente et chef de la direction de Mila.
Comment ça marche ?
Téléchargée gratuitement sur les téléphones mobiles sur une base volontaire, COVI permettra de collecter en réseau des informations sur d’autres personnes, ce qui devrait aider les individus à évaluer les risques d’être infecté par le coronavirus. L’application prendra en considération à la fois les indices directement liés à l’utilisateur, comme son âge, son sexe, sa santé, les personnes avec qui il a interagi, mais aussi les indices qui viennent des conditions de santé des autres utilisateurs.
Les enjeux de vie privée
Si 60% des Canadiens sont prêts à sacrifier leur intimité pour freiner la dissémination de la COVID-19 selon un récent sondage commandé par KPMG Canada, la technologie soulève toutefois des questions éthiques et techniques.
Selon Mila, l’application COVI respecte la Charte canadienne des droits et libertés et elle est conforme aux principes énoncés le 7 mai dans la Déclaration commune des commissaires fédéral, provinciaux et territoriaux à la protection de la vie privée sur les applications de traçage des contacts exposés à la maladie.
Mila est toujours en discussions avec le gouvernement du Canada et plusieurs gouvernements provinciaux et territoriaux pour permettre l’utilisation de son outil au cours des prochaines semaines.
La directrice régionale de santé publique de Montréal, Mylène Drouin, a déclaré que son équipe s’apprêtait à étudier diverses applications pouvant retracer les infections à la COVID-19. Valérie Pisano a affirmé que celle proposée par Mila en faisait partie.
Afin de lancer l’application, Mila a présenté un livre blanc intitulé COVI White Paper – Version 1.0, signé par les chercheurs impliqués dans le projet : Hannah Alsdurf, Yoshua Bengio, Tristan Deleu, Prateek Gupta, Daphne Ippolito, Richard Janda, Max Jarvie, Tyler Kolody, Sekoul Krastev, Tegan Maharaj, Robert Obryk, Dan Pilat, Valérie Pisano, Benjamin Prud’homme, Meng Qu, Nasim Rahaman, Irina Rish, Jean-Franois Rousseau, Abhinav Sharma, Brooke Struck, Jian Tang, Martin Weiss, Yun William Yu.
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