L’événement NorthSec a accueilli les adeptes de la cybersécurité et du numérique à Montréal, du 12 au 19 mai, avec des sessions de formation, des conférences et une compétition très attendue.
Ce forum annuel vise à renforcer les connaissances et les compétences techniques de ses participants en matière de sécurité informatique. Organisé au cœur du Vieux-Port de Montréal, au Marché Bonsecours, il fêtait son 12e anniversaire.
Devant plus de 1 500 participants, Éric Caire, ministre de la Cybersécurité et du Numérique ainsi que nouveau partenaire de l’événement, a applaudi l’initiative de NorthSec. En effet, il considère que des événements de cette nature devraient se multiplier au Québec et ailleurs, car, selon lui, la cybersécurité est l’un des enjeux les plus importants du 21e siècle. D’ailleurs, des membres de son équipe ont également participé à la fameuse compétition NorthSec.
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Mais en quoi consiste exactement cet événement populaire auprès des mordus de la sécurité et de la programmation informatique ?
Une rencontre annuelle attendue
S’étalant sur une période d’une semaine, NorthSec est un lieu de réseautage bilingue et spécialisé qui accueille les professionnels, les passionnés, les étudiants ainsi que les curieux en matière de cybersécurité.
« On veut sensibiliser les gens sur la sécurité informatique, mais la mission première de l’événement est de mettre de l’avant le talent local et faire découvrir leurs projets à nos participants tout en développant leurs expertises techniques. »
― Hugo Genese, vice-président Conférence de chez NorthSec.
Ce rassemblement débute pendant quatre jours par des formations de premier choix, offertes aux participants, grâce à l’expertise et le savoir de ses intervenants, tels que Tim Tomes, aussi connu en ligne sous le nom de Lanmaster53 et fondateur de l’entreprise américaine Practisec, ou encore Manish Rohilla, de la société NotSoSecure.
Des conférences sont proposées ensuite sur deux jours, pendant lesquelles de nombreux professionnels partagent leurs connaissances, leurs observations ainsi que les tendances concernant la sécurité des réseaux, le fonctionnement des logiciels et du matériel, la cryptographie et bien plus encore.
Toutefois, le moment le plus attendu est sans aucun doute la célèbre compétition de sécurité appliquée, également connue sous le nom de « Capture The Flag ». Se déroulant sur une période de 48 heures, le concours de NorthSec est l’occasion de mettre à contribution les diverses compétences techniques des participants. Cette épreuve accueille près de 100 équipes de huit individus dans le but d’accumuler des points en récoltant des drapeaux.
Selon Hugo Genese, cette intense compétition regroupe les plus passionnés de la sphère informatique. « Il y a des gens qui participent aux compétitions depuis la première édition il y a 12 ans, et qui prennent cela très au sérieux et développent même des stratégies, souligne-t-il. Cependant, ce n’est pas n’importe qui qui fait partie d’une équipe, car chacun des membres possède des expertises différentes. Dans la compétition, il peut y avoir des défis plus sur le web et d’autres qui sont plus sur l’appareil mobile. On a aussi des débutants dans le domaine et on les aide pour installer les outils. Donc, toutes sortes de gens peuvent participer à la compétition. »
Les grands gagnants sont alors récompensés par un prix en espèces ainsi qu’une médaille, connue sous le nom de Challenge Coin. Les participants au concours ne sont pas cependant les seuls à avoir surmonté des obstacles…
2024 : année de défis
Malgré la forte popularité de l’événement, Olivier Bilodeau, président de NorthSec, a évoqué lors d’une des conférences les difficultés financières traversées au cours de l’année écoulée, qui risquaient de mettre en péril l’événement. M. Bilodeau insiste sur le fait que NorthSec ne revend pas les informations personnelles de ses participants aux commanditaires de l’événement.
D’où l’importance d’avoir l’appui et le soutien financier du ministère de la Cybersécurité et du Numérique, estime Hugo Genese.
« C’est essentiel pour nous et nos bénévoles, car l’événement, avec l’inflation, nous coûte de plus en plus cher, car nous avons beaucoup de projets, beaucoup d’idées. Nous avons besoin de tous les soutiens possibles, que ce soit du ministère, des entreprises, des acteurs comme Cybereco, également partenaire. »
― M. Genese
Olivier Bilodeau insiste toutefois sur le fait que, malgré toutes les embûches des derniers mois, « ce qui compte vraiment, c’est que les gens se présentent, quel que soit la raison ou le contexte. Les gens sont là ! ».
Crédit Image à la Une : Martine Coulombe, CScience