Technologies de pointe : l’Alberta suspend les partenariats académiques avec le gouvernement chinois

Technologies de pointe : l’Alberta suspend les partenariats académiques avec le gouvernement chinois

Le gouvernement de l’Alberta a récemment demandé à ses quatre établissements universitaires principaux de ne plus entretenir de partenariats avec des personnes ou organismes liés au gouvernement chinois et au Parti communiste chinois.

Ainsi, l’Université de l’Alberta, l’Université de Calgary, l’Université Athabasca et l’Université de Lethbridge ont toutes été sommées de cesser immédiatement ce type de collaboration dans une lettre envoyée par le cabinet du ministre albertain de l’Enseignement supérieur, Demetrios Nicolaides.

«Je suis profondément préoccupé par le vol potentiel de la propriété intellectuelle canadienne et je crains en outre que les partenariats de recherche avec la République populaire de Chine puissent être utilisés par les agences militaires et de renseignement chinoises» –Demetrios Nicolaides, ministre albertain de l’Enseignement supérieur

Cette lettre a été envoyée quelques semaines après la publication d’une enquête du quotidien le Globe and Mail qui révélait que l’Université de l’Alberta entretenait d’importantes collaborations scientifiques avec la Chine dans des domaines potentiellement importants du point de vue stratégique.

Près de 60 professeurs ont reçu des bourses pour un peu plus de 90 projets de recherche en partenariat avec des laboratoires chinois, et ce, dans les secteurs de l’intelligence artificielle (IA), de la nanotechnologie et des biotechnologies.

En plus de cet ordre de rompre la collaboration avec l’État chinois, le ministère de l’Éducation supérieure exige que les quatre établissements universitaires remettent dans un délai de 90 jours une documentation détaillant l’ensemble de leurs relations scientifiques avec la Chine.

Le ministre Nicolaides a aussi demandé à Ottawa d’intervenir dans le dossier en établissant des règles claires en ce qui a trait aux domaines de recherche qui ne devraient pas être poursuivis avec des personnes ou des agences rattachées à des gouvernements étrangers.

Pour le Parti communiste chinois, les technologies de pointe sont essentielles à sa stratégie de développement social et économique pour les prochaines décennies.

En 2013, le président Xi Jinping a présenté son « Rêve chinois » dont l’objectif est de faire grimper le développement économique de sa nation à la moyenne de l’OCDE d’ici 2049.

Les technologies de l’IA pourraient résoudre certains des énormes défis auxquels fait face l’État chinois, dont le vieillissement de la population, l’absence de filet social national et la transformation du secteur manufacturier vers une économie du savoir.

Il n’est donc pas étonnant que le pays souhaite poursuivre la recherche autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.

D’ici 2025, la Chine souhaite devenir le leader mondial dans la production de biens manufacturiers « high-tech », y compris en IA.

Crédit photo: Pexels/Edward Jenner