L’équipe du laboratoire Tech3Lab effectue actuellement une série de tests afin de capter nos émotions éprouvées à travers une expérience immersive dans la Station Spatiale Internationale.
Rattaché à HEC Montréal, le Tech3Lab se spécialise dans l’analyse des interactions entre les interfaces technologiques et les utilisateurs pour en améliorer l’expérience. Le laboratoire utilise notamment « la neuroscience appliquée afin de comprendre ce que vivent les humains de manière inconsciente », nous précise Pierre-Majorique Léger, codirecteur du Tech3Lab.
« L’immersion virtuelle doit être étudiée comme un espace théâtral qui retient tous nos sens. »
Aujourd’hui considéré comme le plus important laboratoire en expérience utilisateur en Amérique du Nord, le Tech3Lab est financé en grande partie part HEC Montréal, la Fondation Canadienne pour l’innovation (FCI) et les Fonds de recherche Société et Culture (FQRSC).
À l’occasion d’une exposition immersive créée par Felix & Paul Studios et Studio PHI et présentée à l’Arsenal art contemporain Montréal, Tech3Lab se consacre à l’exercice d’une série d’expériences avec des spectateurs s’étant préalablement portés volontaires.
L’exposition qui prendra fin le 7 novembre 2021 s’intitule « L’INFINI ». Plus qu’une exposition, c’est une invitation au voyage. Elle constitue une expérience immersive qui transporte les spectateurs vers la Station spatiale Internationale.
« Les spectateurs sont amenés à choisir des bulles à l’intérieur desquelles ils visionnent une séquence en trois dimensions, filmée dans la Station Spatiale Internationale » nous décrit M. Léger. C’est une expérience qui semble nous rapprocher de sensations extrêmes.
L’ÉTUDE EN QUESTION
« L’étude vise à aider les concepteurs visuels à comprendre l’expérience globale. »
Mme Shady Guertin-Lahoud, Candidate à la M.Sc en Expérience Utilisateur, HEC Montréal, Tech3Lab.
Ces expériences sont basées sur les technologies de réalité virtuelle et de réalité augmentée. On doit comprendre que la réalité virtuelle crée virtuellement un environnement réel ou imaginaire tandis que la réalité augmentée ajoute des éléments virtuels dans un environnement réel. Mais les deux peuvent composer de pair.
Le projet officiel du Tech3Lab s’intitule : Mesurer les émotions des spectateurs de l’expérience immersive dans l’espace, L’INFINI, basée sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée.
La mesure des rythmes cardiaques
Durant l’immersion, les spectateurs testés portent une veste de mesure physiologique utilisée par l’Agence Spatiale Canadienne. Cette veste c’est l’Hexoskin, un vêtement développé par Carré Technologies, une entreprise québecoise spécialisée en intelligence artificielle. Cette veste intelligente permet d’enregistrer les signes vitaux des utilisateurs.
« Une donnée importante », nous explique Mme Shady Guertin-Lahoud, chercheuse à l’origine du projet, « pour mesurer nos appréciations face à des expériences ». C’est une des branches de la psychométrie qui nous donne des indications sur le bienfait ou l’inconfort d’une expérience.
La mesure de notre activité électrodermale
La chercheuse du Tech3Lab précise qu’une deuxième mesure est effectuée lors du test. Il s’agit de mesurer notre activité électrique enregistrée à la surface de notre peau. L’activité électrodermale est aussi appelée conductance cutanée.
Elle permet d’examiner les changements dans les signaux d’excitation émotionnelle par l’activité des glandes de la sudation et du système nerveux autonome.
« Nous cherchons à comprendre les réactions automatiques et inconscientes à l’intérieur des environnements virtuels. »
Cette méthode est reconnue dans l’observation du comportement involontaire de l’individu opposé à celui d’une réponse qu’il souhaite donner.
En définitive, la recherche nous permettra de mieux comprendre ce que nous ressentons plongés dans une réalité virtuelle. La chercheuse Shady Guertin-Lahoud espère pouvoir ainsi aider les artistes en réalité virtuelle et augmentée à créer des environnements plus agréables et plaisants.
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CScience IA remercie chaleureusement Mme Shady Guertin-Lahoud et M. Pierre-Majorique Léger pour leur entretiens.
Crédit photo: NASA: Autoportrait de Tracy Caldwell dans le module Cupola de la station spatiale internationale observant la Terre en contrebas au cours de l’expédition 24.