Voici tout ce qu’il faut savoir pour comprendre l’essentiel du Web3, de la blockchain, des cryptomonnaies et des NFT, à l’aube d’une possible révolution qui fait déjà trembler les économies traditionnelles.
Web3, cryptomonnaie et NFT; voilà un secteur auquel une majorité de gens ne comprennent pas grand-chose… Pourtant, ces concepts encore abstraits pour le commun des mortels ont peu à peu fait leur place dans notre vocabulaire et notre imaginaire, en marge d’une nouvelle société que la communauté plus à l’avant-garde a déjà commencé à bâtir. Pour les autres, il est encore temps de se mettre au diapason!
1. Le Web3 : un internet décentralisé
Il faut d’abord définir les Web1 et Web2 pour comprendre ce qu’est le Web3 et comment il s’en distingue.
Web1 : des internautes plutôt spectateurs
Le Web1, soit l’internet de première génération, a permis de passer le premier cap vers la virtualisation de certaines tâches de la vie courante, telles qu’envoyer des courriels et consulter des dictionnaires ou encore des articles de journaux en ligne. Les internautes y ont joué un rôle limité à celui de simples utilisateurs et de spectateurs, sans vraiment chercher à comprendre comment fonctionnaient l’outil et les technologies sous-jacentes qui en découlaient. C’est plutôt aux informaticiens et webmasters qu’incombaient les tâches d’alimenter internet et d’en créer les sites.
Web2 : des internautes sociables et créatifs
Le Web2, ou l’internet de deuxième génération, a permis aux utilisateurs de remplir également un rôle de créateurs et d’acteurs à travers leur expérience, mais aussi d’interagir avec le contenu d’autres internautes. C’est le cap de la virtualisation des relations sociales qui a alors été franchi.
Web3 : des internautes plus libres et indépendants
Enfin, le Web3 est un nouvel internet, qui se veut plus démocratisé et décentralisé, c’est-à-dire que les applications et les services en ligne n’y sont pas contrôlés par une seule entreprise ou entité. Visant à être plus équitable et libérateur, le Web3 offre aux utilisateurs plus de contrôle sur leurs propres données, leurs transactions et leurs interactions en ligne, de sorte qu’ils n’aient pas besoin d’un tiers ou d’une institution de confiance comme intermédiaire pour gérer leurs opérations, et qu’ils soient seuls maîtres de leurs actifs, data et transactions. Le Web3 se fonde ainsi sur ce qu’on appelle la « blockchain », qui y joue un rôle central.
2. La blockchain : une manière de structurer les données
« La blockchain, appelée ‘chaîne de blocs’ en français, est une façon novatrice d’enregistrer, partager et démocratiser l’accès à certaines informations. C’est la colonne vertébrale du monde qu’on est en train de bâtir, soit le Web3 », tel qu’on peut entendre Jean-Luc Pellerin, président et co-fondateur de Web3 Montréal, nous l’expliquer au cours de l’expérience immersive La Techno dont vous êtes le héros, lancée à l’initiative de l’OBNL CScience Le Lab, et accessible à partir du site de CScience.
Il faut donc imaginer la blockchain comme un grand arbre formé de blocs reliés, que tous les membres peuvent voir, mais que personne ne peut modifier sans consensus. Une sorte de base de données décentralisée et sécurisée.
Comment y a-t-on accès ?
Pour accéder au Web3 et à la blockchain, il faut évidemment avoir des actifs matérialisables dans cet espace. Pour cela, il faut se connecter à un crypto-portefeuille, grâce à une application que l’on installe en guise d’interface sur son appareil mobile. C’est ce qui permet à quelqu’un de détenir des items ayant une valeur dans la blockchain, que ce soit en cryptomonnaie ou en NFT.
« La blockchain est un registre. Il ne faut pas en penser qu’il s’agit d’une technologie flambant neuve, ce n’est qu’une façon de stocker des données, de les rendre publiques, encryptées, anonymes, et c’est fondamentalement de cette façon-là qu’a pu être généré le bitcoin. »
3. Les cryptomonnaies
Une cryptomonnaie est donc une monnaie d’échange virtuelle qu’aucun État, institut bancaire ou compagnie ne contrôle, et que l’on peut utiliser pour transférer de la valeur de manière anonyme et protégée, d’un individu à un autre.
C’est une forme de monnaie numérique, qui sollicite la cryptographie (un moyen de sécuriser des informations) pour des transactions sécurisées. Bitcoin et Ethereum en sont des exemples. Elles fonctionnent sur la blockchain et font partie du monde du Web3. Il est possible d’en suivre la valeur sur blockchain.com.
4. Les NFT
Un NFT, ou « jeton non fongible », est une unité numérique unique enregistrée sur la blockchain, représentant la propriété ou l’authenticité d’actifs spécifiques tels que des œuvres d’art ou des contenus numériques. Contrairement aux monnaies traditionnelles, chaque NFT est distinct et ne peut être échangé contre quelque chose d’équivalent.
Ils offrent aux créateurs la possibilité de monétiser de manière unique leurs créations, et les transactions sont sécurisées et traçables grâce à la technologie blockchain. Les NFT ont créé un marché dynamique où les utilisateurs peuvent acheter, vendre et échanger des actifs numériques uniques, ouvrant de nouvelles perspectives dans le domaine de la propriété numérique.
OpenSea est actuellement la plus grande place de marché du Web3 pour les NFT, en plus d’être la première lancée.
Un marché en pleine fluctuation
Au moment de la rédaction de cet article, c’est toute la communauté crypto qui est sur le qui-vive, espérant cette semaine l’approbation officielle de l’ETF Bitcoin (BTC) au comptant par l’autorité américaine fédérale des marchés financiers, soit la Securities and Exchange Commission (SEC). Le terme « au comptant » signifie que les transactions des bitcoins seraient directes et qu’elles impliqueraient un règlement monétaire immédiat.
Alors que bon nombre d’experts et de médias spécialisés spéculent quant aux possibilités de rejet ou d’intégration de cette monnaie d’échange, l’absence de consensus accentue la volatilité du cours du BTC.
Un point de bascule historique attendu
L’approbation d’un Bitcoin ETF au comptant par la SEC, si elle s’avérait, constituerait un pas important vers l’intégration plus large de la cryptomonnaie dans le système financier traditionnel, ayant des retombées positives pour son acceptation, sa valeur et son adoption.
Selon l’analyste Michaël van de Poppe, il faut s’attendre à ce que la valeur du BTC monte à 50 000 $ en cas d’approbation, mais qu’elle ne dépasse pas 36 000 $ dans le cas contraire.
En entrevue au podcast FOMO HOUR de ce matin, animé par trois stars des NFT et de la crypto, Farokh (fondateur de Rug Radio), Mando et OSF, l’expert Eric Balchunas, analyste pour Bloomberg, s’est montré confiant quant à l’issue des délibérations en faveur des partisans des cryptomonnaies, pressentant que trois des cinq commissaires de la SEC trancheraient pour l’approbation d’un ETF Bitcoin au comptant.
Notons toutefois que l’approbation du BTC par la SEC ne signifierait pas nécessairement une approbation du bitcoin en tant que monnaie légale, mais plutôt une reconnaissance de certains produits financiers qui y seraient liés. Pensons à l’exemple d’investisseurs individuels, qui pourraient avoir un accès plus facile au bitcoin en utilisant des produits d’investissement réglementés, tels que des fonds négociés en bourse (ETF) liés au bitcoin au comptant. Sinon, des produits liés au bitcoin au comptant pourraient être intégrés dans des comptes de placement traditionnels, tels que les comptes de retraite ou les comptes de courtage, facilitant ainsi l’inclusion du bitcoin dans une stratégie d’investissement globale.
Crédit Image à la Une : Art Rachen, Unsplash
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