La pandémie qui nous frappe a poussé les professionnels du spectacle à se réinventer, remodelant en profondeur le paysage des offres culturelles. Plusieurs plateformes en ligne ont vu leur achalandage démultiplié. Parmi elles, l’espace Yoop. Une salle de spectacle high-tech, entourée de plusieurs écrans et caméras et qui renouvelle les codes du show virtuel. Imaginé au Québec, Yoop suscite déjà de l’intérêt à l’étranger.
Une solution de chez nous
L’aventure de Yoop commence bien avant la crise sanitaire. L’ idée a germé dans la tête de l’entrepreneur Benoît Fredette, président d’enovLAB, qui a fait équipe avec Louis Morrissette et sa compagnie de production KOTV. Avec le confinement, le public a eu un besoin criant de se divertir, ce qui a précipité la création de la plateforme et son évolution.
“ L’espace Yoop a été élaboré en 2018. Le développement de la technologie était complété avant la pandémie et la mise en marché initiale était prévue pour la fin 2020 ou début 2021. Au départ, cette solution avait été crée dans l’optique de s’ajouter aux concerts et événements de scène traditionnels comme on les connaît ” nous précise Benoît Fredette, fondateur de l’entreprise.
L’espace Yoop, c’est d’abord, une salle de tournage fixe, toute équipée à l’image d’un plateau de télévision. Son écrin, la scène du théâtre Wilfrid Pelletier de la Place des Arts à Montréal. C’est là que sont filmées les productions. Concerts, conférences, spectacles d’humour, danse, cirque, Yoop se veut éclectique. Les captations se font selon divers angles de vue à l’aide de plusieurs caméras.
Comment ça marche ?
Ensuite, c’est un dispositif en ligne. Il suffit de télécharger l’application via IOS ou Android. L’ensemble de la plateforme, incluant l’espace Yoop, tant pour ses opérations que pour ses outils de mise en marché, repose sur une architecture d’intelligence artificielle et de machine learning.
Les prix affichés pour les spectateurs sont abordables. La plupart des artistes québécois demandent entre 8$ et 20$ pour un événement. Les utilisateurs de la plateforme achètent directement leur place auprès des créateurs, artistes et équipes de sport. Il n’y a pas d’intermédiaire.
“ Pour les artistes, c’est une nouvelle façon de mettre leur art en marché. Les événements avec public sont une source importante de revenus et obligent souvent les créateurs de contenu à partir en tournée. Ça peut être difficile mentalement et physiquement d’être toujours sur la route et il est possible qu’ils manquent de temps dans une année pour se rendre dans toutes les régions où ils ont des fans. Aussi, les plus jeunes artistes peuvent difficilement s’offrir les coûts d’une tournée. Avec l’espace Yoop, les coûts de production sont grandement réduits et les artistes peuvent désormais attirer des spectateurs en ligne à travers le monde ”, souligne Benoît Fredette.
Immersif et interactif
Le plus de l’espace Yoop. C’est qu’en plus d’être immersif, il est interactif. Il peut en effet y en avoir plusieurs milliers de spectateurs en ligne mais seulement 64 personnes peuvent être affichées sur les écrans géants installés face à l’artiste. Les photos des fans sont changées toutes les 5 ou 10 minutes. Le but c’est que tout le monde puisse avoir la chance d’être « sur scène ». Cerise sur le gâteau, les spectateurs ont l’opportunité d’interagir avec les artistes s’ils sont sélectionnés par la régie sur place.
Alicia Moffet s’est produite il y quelques semaines à Montréal. Elle a vendu plus de 5600 accès (“billets”). L’artiste Louis-Jean Cormier revisite son répertoire en solo, le 20 août pour 15,99$. Au programme également, les chanteuses Ingrid St-Pierre, le 30 juillet et Dominique Fils-Aimée, le 16 septembre. Et prochainement, l’entraîneur de l’Impact de Montréal, Thierry Henry.
Il faut dire que Yoop a le vent en poupe, et le concept séduit même à l’étranger. L’entreprise qui s’est associée à Solotech, a ainsi annoncé une collaboration avec le Cirque du Soleil. Elle devrait même ouvrir 4 nouveaux espaces en septembre, à Los Angeles, New York, Nashville et au Royaume-Uni. À suivre!
Crédit Photo : Facebook Yoop