Longueuil : quand l’IA contribue au déneigement des axes routiers

Longueuil : quand l’IA contribue au déneigement des axes routiers

Depuis peu, la Ville de Longueuil déneige ses rues en s’appuyant sur l’intelligence artificielle (IA).  Objectifs : réduire les coûts des abrasifs utilisés et « optimiser des services aux citoyens ».

L’équipe municipale s’était engagée à faire de Longueuil « la capitale de l’innovation au Québec ». Avec ce type d’initiative, elle estime emprunter le « bon chemin ».

Le projet pilote repose sur une plateforme Météo-Routes, acquise pour 18 000$, et commercialisée par l’entreprise québécoise MétéoGlobale. Cette approche favorise une meilleure coordination des équipes au moment du déneigement des rues de la ville.

« Nous sommes ouverts à tout dispositif qui va dans le sens de l’amélioration continue de nos services avec pour finalité l’optimisation des services aux citoyens », affirme Jonathan Tabarah, vice-président du comité exécutif de la Ville, responsable des Finances et des Infrastructures.

DES RUES CLASSÉES PAR ORDRE DE PRIORITÉ

Cette année, Longueuil a introduit l’IA  pour optimiser les opérations d’épandage d’abrasifs, l’une des opérations essentielles dans le déneigement des rues.

Avec l’introduction de l’IA, la Ville espère réduire ses coûts d’approvisionnement en sel de 17%, cette année. Crédit photo : Ville de Longueuil

L’épandage d’abrasifs, tout comme le déneigement, s’effectue, sur le terrain, en fonction d’un système de priorisation des rues.  

En réalité, chaque rue est classée suivant trois catégories principales qui correspondent : pour la zone R1, aux grands axes et boulevards ; ensuite, pour R2, aux artères collectrices et aux rues où se trouvent des écoles, des centres hospitaliers, des secteurs où vivent « les personnes les plus vulnérables » ; la zone R3, nommée réseau local, est plus résidentielle et les rues sont jalonnées de maisons unifamiliales…

CROISEMENT DES DONNÉES POUR OPTIMISER L’ÉPANDAGE

L’application de MétéoGlobale utilise des données fournies par la Ville puis les croise avec les différents types d’abrasifs à utiliser et avec les rues et zones de la ville. Elle prend aussi en compte les conditions climatiques, relevées toutes les quatre heures, telles que la température et le niveau de pluie.

« Au bout du compte, de façon autonome, l’application [de MétéoGlobale] indique où et ce que les machines doivent aller épandre. » – Jonathan Tabarah, vice-président du comité exécutif de la Ville, responsable des Finances et des Infrastructures

« Par exemple, ce matin, l’application indique qu’il faudrait épandre un volume de 50 à 80 kg/km de sel de type B dans les rues R1 et R2 et aussi l’endroit précis où agir dans les zones concernées », explique l’employé municipal, en poste depuis près de 4 ans.

RÉDUIRE LES COÛTS ET ALLÉGER LA CHARGE DE TRAVAIL

D’après Jonathan Tabarah, la Ville espère aussi « alléger le travail des équipes sur le terrain. Les conducteurs d’épandeuse n’ont pas besoin de faire deux ou trois fois le même travail… C’est bien pour eux aussi ! », assène-t-il.

Une chose est sûre, l’IA contribue à la réduction de certains coûts. Avec l’introduction de l’IA, la Ville espère réduire ses coûts d’approvisionnement en sel de 17%, cette année.

4 TYPES D’ABRASIFS UTILISÉS AVEC PLUS OU MOINS DE QUANTITÉS DE SEL

L’application prend en compte la charte d’épandage de la ville qui prévoit, en fonction des conditions météorologiques, quatre types d’abrasifs destinés à faire fondre la neige. Soit on utilise du sel pur, soit des pierres abrasives, ou encore des mélanges contenant plus ou moins de sel, en volume.

« Il faut savoir qu’une tonne de sel vaut actuellement environ 80 dollars et que les services municipaux de déneigement utilisent 24 000 tonnes de sel par année. Il s’agit donc d’une économie récurrente et non négligeable. » – Jonathan Tabarah, vice-président du comité exécutif de la Ville, responsable des Finances et des Infrastructures

Néanmoins, cette économie ne peut être déterminée en amont, avec précision, car elle est liée aux aléas climatiques…

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, l’IA « nous aide à améliorer les méthodes de travail de nos équipes sur le terrain qui font tout leur possible pour donner un service essentiel aux citoyens, conclut-il. Il s’agit d’une première étape, mais nous sommes prêts à utiliser des technologies similaires, si cela aide à l’amélioration de nos services aux citoyens. »

Crédit photo : Ville de Longueuil