L’intelligence artificielle et l’humain

L’intelligence artificielle et l’humain

Je ne suis pas un spécialiste de l’intelligence artificielle (IA), mais je m’intéresse beaucoup aux impacts de l’IA et de la Blockchain sur le monde journalistique et ailleurs.

Ce n’est pas vrai que l’IA va tout changer dans le monde des médias. Pourquoi? Seuls les grands médias ont les moyens de leurs ambitions dans ce domaine, comme par exemple les agences de presse internationales (AFP, AP, Reuters, Bloomberg) ou encore les New York Times, Washington Post, Le Monde, The Globe and Mail et le Financial Times. Et les usages sont limités voire inexistants dans la plupart de nos médias au Québec.

Des experts estiment qu’environ 10% des tâches journalistiques peuvent être automatisées. Et automatisation n’équivaut pas nécessairement à de l’IA. Parmi les tâches facilitées par les programmes informatiques automatisées, on pense d’abord aux courts textes rédigés au sujet des résultats financiers d’entreprises, des résultats sportifs ou autres données brutes. Il y a également
divers usages de programmes de traduction automatiques, comme à l’agence La Presse Canadienne (PC), mais il y aura ​toujours un être humain derrière pour repasser sur chaque article. Rien n’est parfait.

« Ce qu’il faut combattre, c’est l’opacité des algorithmes des réseaux sociaux et des plateformes, les diverses atteintes à la vie privée des citoyens et surtout combattre la désinformation rampante dans les réseaux sociaux (…) »

L’être humain va demeurer donc au centre du processus journalistique de création de contenus. C’est lui qui décide ce qui ira dans la « machine ». Même si la page d’accueil du quotidien The Globe and Mail est gérée essentiellement par un programme d’IA, il y a bien des journalistes qui sont rattachés au site d’informations et ceux-ci focalisent sur des contenus à valeur ajoutée. L’IA ne fait que les tâches routinières et isole des données dans des grands ensembles. Dans un contexte de grave pénurie de main-d’œuvre, c’est un plus en ce moment.

Ce qu’il faut combattre, c’est l’opacité des algorithmes des réseaux sociaux et des plateformes, les diverses atteintes à la vie privée des citoyens et surtout combattre la désinformation rampante dans les réseaux sociaux, que ce soit sur TikTok, WhatsApp, Facebook, Twitter et les envois massifs de textos. Il faut également pousser à fond l’éducation civique aux médias dans les écoles primaires et secondaires, afin de bien expliquer les différentes tâches journalistiques et le travail de ceux-ci.

L’usage de l’IA et de la Blockchain peut aider à combattre la diffusion d’informations préjudiciables ou carrément fausses, que ce soit des vidéos truquées, des photos truquées ou encore des articles/photos/vidéos archivées. Encore là, des humains doivent être présents pour superviser tout ce flot de travail.​

Crédit Image à la Une : NanoStockk/iStock, Unsplash