L’IA, en résumé : ça va bien aller ?

L’IA, en résumé : ça va bien aller ?

C’est la rentrée ! Puisqu’il s’agit de remettre le pied à l’étrier avec de nouveaux objectifs, pourquoi ne pas se défaire du vertige qui est amené par les informations sur l’IA ? Ces dernières ont surgi de toutes parts depuis des mois, en venant souvent alimenter une atmosphère angoissante sur le sujet. De la potentielle supériorité par rapport à l’humain, en passant par la crise provoquée par ChatGPT dans l’enseignement ou bien l’apocalypse annoncée pour l’emploi, voici un récapitulatif de ce qu’est l’IA et de ses impacts potentiels, pour se pencher sur le recul à avoir quant à son utilisation !

Au fait, l’IA, c’est quoi ?

L’intelligence artificielle est un programme qui effectue des opérations qui miment celles qui seraient opérées par des humains. Pour se faire, une IA s’entraîne avec des données qui lui sont mises à disposition pour ensuite améliorer la pertinence de ses résultats. C’est ainsi que l’IA manifeste une pertinence progressive de ses opérations (apprentissage machine). Aujourd’hui, en s’entraînant suffisamment, des modules d’IA peuvent même générer de nouveaux contenus en imitant les opérations apprises (IA générative).

Une compétition entre l’humain et la machine

Il est vrai qu’il existe une rivalité latente entre l’humain et la machine, et les œuvres de science fiction de Terminator jusqu’à ‘Her’ ne sont pas les seuls responsables de l’alimentation de notre imaginaire humain contre machine…

En effet, alors que l’IA commence dans les années 40-50 avec l’utilisation de l’IBM 702, il a d’abord été question de valider des modèles en vérifiant si les résultats obtenus par leurs opérations étaient cohérents avec les réponses humaines. Aussi, les neurosciences et les sciences cognitives ont largement nourri les réflexions sur l’IA puisque l’on parle même de création de « réseaux de neurones », au moment où l’on s’appuie sur des concepts découverts dans le cerveau humain pour les appliquer en informatique.

La compréhension de l’intelligence humaine n’était alors pas encore aussi vaste qu’elle l’est aujourd’hui. La compréhension et la valorisation de l’intelligence étaient encore dominées par le concept de puissance de calcul. C’est aussi cela qui favorise la perception de l’IA comme celle d’abord d’une puissance de calcul. Mais en réalité, il s’agit bien d’une imitation artificielle plus que d’une intelligence autonome à part entière, car on doit encore prendre l’IA par la main pour mettre des données à sa disposition, étiqueter ces données, et vérifier qu’elle s’entraîne bien.

Éducation

La diffusion des applications d’IA générative comme ChatGPT et MidJourney a véritablement permis à toute une population d’être exposée aux progrès de l’IA et d’en profiter pour faire des devoirs de manière très frugale. Cela a mis les professionnels de l’éducation dans « de beaux draps », avec des défis pour mieux ré-évaluer le travail réalisé par leurs élèves.

On peut néanmoins noter une véritable performance des enseignants et professeurs qui adoptent de nouvelles méthodes quant à l’IA. Même si certains se sentent contraints de l’interdire, d’autres l’autorisent en adaptant leurs évaluations, et certains accompagnent leurs élèves dans leur utilisation de l’IA. On peut donc y voir une adaptation qui peut annoncer une meilleure éducation.

Si l’IA force à revoir les manières d’évaluer les élèves pour renforcer leur aptitudes sur les compétences fondamentalement humaines, comme la créativité et la collaboration, il est très probable que cela puisse leur offrir une meilleure expression de leur unicité, ainsi qu’une cohérence accrue avec les compétences du monde professionnelles.

« Devant le scénario anxiogène qu’amène notamment la question d’une IA supérieure à l’humain, qui fera disparaître plein de métiers, prenons un pas de recul (…) l’IA pourrait devenir un outil et certains imaginent même qu’elle pourrait créer davantage d’emplois. »

Le milieu professionnel

Devant le scénario anxiogène qu’amène notamment la question d’une IA supérieure à l’humain, qui fera disparaître plein de métiers, prenons un pas de recul. Selon LinkedIn, entre aujourd’hui et 2015, 25% des compétences professionnelles ont été créées. Sans révolution de l’IA, les nouveaux métiers évoluent. Par ailleurs, en s’adaptant et en capitalisant sur les compétences humaines, l’IA pourrait devenir un outil et certains imaginent même qu’elle pourrait créer davantage d’emplois.

Limites : les vraies questions

L’IA n’est encore qu’un outil mais ses applications pour l’évaluation en masse et d’aide à la décision, notamment pour outiller les diagnostics médicaux. Les compétences fondamentalement humaines, qui ne sont pas modélisées par l’IA mais de plus en plus valorisées, doivent être renforcées. Aussi la puissance de calcul qui va aussi être renforcée avec le développement des ordinateurs quantiques ne doit pas cacher les limites de l’IA. Notamment, l’IA a des limites propres à l’humain qui lui transmet les données pour apprendre ! Ainsi donc, la représentativité des données tant parfois difficile à obtenir à cause de limitations techniques ou bien des biais cognitifs des humains, peuvent tout à fait impacter l’IA pour en faire un outil biaisé. Cela devient un enjeu de justice sociale fondamental s’il s’agit d’aider à la décision pour des candidatures à l’université ou bien pour savoir si l’on accepte un dossier pour un prêt. Ces outils sont déjà diffusés, mais il est crucial de lever notre voix pour s’assurer de limiter au maximum les biais associés à l’IA.

Ainsi, en se recentrant sur les bonnes questions, il est probable que l’IA puisse donc respecter les trois lois de la robotique proposées par l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov, pour profiter de manière juste et en sécurité à tous les humains.
En étant mobilisés et optimistes : l’IA, ça va bien aller.

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Crédit Image à la Une : Montage CScience