Quand l’IA révolutionne le sport

Quand l’IA révolutionne le sport

La branche cloud computing du géant du web Amazon vient de conclure un accord avec la LNH, pour collecter toutes les statistiques et les données de la ligue, et devenir son fournisseur  de service en intelligence artificielle et en apprentissage machine.

COMMENT ÇA FONCTIONNE ?

Ce nouveau partenariat avec Amazon Web Services (AWS) pourrait bien permettre au hockey de faire un bon de géant dans l’analyse des données. Tous les passionnés de ce sport, qu’il s’agisse du coach des Canadiens ou du simple téléspectateur, en bénéficieront.

« Cette technologie va vraiment changer le sport professionnel et va lui permettre de passer à une nouvelle génération », nous explique Priya Ponnapalli, experte en machine learning pour le sport chez AWS. « La ligue de hockey va utiliser tous les services offerts à AWS, comme Amazon SageMaker – une plateforme d’apprentissage machine -, pour créer et entraîner ses propres modèles d’intelligence artificielle. La ligue va donc utiliser toutes les données qu’elle a en sa possession et créer des algorithmes de plus en plus précis pour analyser le jeu. 

QU’EST-CE QUE ÇA VA CHANGER ?

Tout d’abord, d’un point de vue sportif et stratégique, ces solutions vont permettre aux joueurs, aux dirigeants et aux entraîneurs d’adopter un nouveau regard intégré sur le jeu. Le directeur de la LNH Gary Bettman, qui a présenté ce nouvel accord avec le PDG d’AWS, Andy Jassy, l’a expliqué chez nos confrères de NBC Sports le mois dernier : « La technologie et les services de pointe [du cloud d’AWS, ndlr] nous fourniront des capacités pour fournir des analyses et des informations qui mettent en évidence la vitesse et les compétences de notre sport ». En clair, grâce à cette nouvelle infrastructure infonuagique, la ligue va pouvoir exploiter son système de suivi des joueurs et de la rondelle, et ainsi beaucoup mieux capturer les détails du jeu. 

« Toutes ces nouvelles données, accessibles aux partenaires de diffusion, donnent la possibilité d’avoir de nouveaux contenus vidéos avant, pendant et après le match » – Priya Ponnapalli, experte en machine learning pour le sport chez AWS

« L’autre avantage, qui est énorme, ce sera pour les diffuseurs », ajoute Priya Ponnapalli. « Toutes ces nouvelles données, qui seront accessibles aux partenaires de diffusion, donnent la possibilité d’avoir de nouveaux contenus vidéos avant, pendant et après le match ». La LNH compte développer un système de diffusion de contenu vidéo en 4K, qui traitera et transmettra des détails de la partie avec de nouveaux angles de vues. Grâce aux outils d’analyse fournis par AWS, la ligue pourra également contrôler en temps réel les flux d’images destinés aux diffuseurs.

UN SYSTÈME DÉJÀ UTILISÉ DANS D’AUTRES SPORTS

Ce n’est pas la première fois qu’AWS s’associe à des ligues de sport professionnel. Avant la LNH, la Bundesliga, la Formule 1, le tournoi de rugby des Six Nations et la NFL ont déjà signé des partenariats avec la branche cloud compting d’Amazon.

Et c’est sans doute en Formule 1 que ces nouveaux outils dotés d’intelligence artificielle étaient les plus attendus. Dans cette discipline, les données sont cruciales pour expliquer les bonnes ou les mauvaises performances des pilotes et des moteurs. Sur un Grand Prix, chacune des 20 voitures est équipée de 300 capteurs, qui génèrent 1,1 million de données en direction de chaque stand d’écurie. Avec un système de stockage plus intelligent et des solutions d’apprentissage machine, les équipes d’ingénieurs sont en mesure de prendre des décisions plus rapides et plus précises, susceptibles de changer radicalement le classement sur la ligne d’arrivée.

En NFL cette fois, « les équipes s’entraînent en se basant sur les données récoltées sur notre nuage. Elles servent même à prévenir les potentielles blessures des joueurs » détaille l’experte d’AWS. Cette association a même permis de créer une statistique qui n’existait pas jusqu’à maintenant dans le football. Nommée Expected Rushing Yards, elle est capable de prédire le nombre de verges qu’un porteur du ballon devrait gagner, en fonction de son emplacement, de sa vitesse et des directions relatives des bloqueurs et des défenseurs.