Sauver la biodiversité : À quoi s’attendre de la COP15 ?

Sauver la biodiversité : À quoi s’attendre de la COP15 ?

Malgré un lancement de programmation discret, c’est avec beaucoup d’attention médiatique et de mesures de sécurité que la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) débutera cette semaine à Montréal, non pas sans essuyer de critiques. Les dirigeants de partout dans le monde se réuniront pour s’entendre sur les objectifs qui orienteront l’action mondiale au bénéfice de la nature, jusqu’en 2030.

La conférence se tiendra officiellement du 7 au 19 décembre 2022, au Palais des congrès de Montréal, autour duquel une zone importante a été clôturée, entraînant la fermeture de la station de métro Place d’Armes et la présence de forces policières pour sécuriser hautement l’accès réservé aux personnes autorisées, une distance du public qui a suscité la consternation de la part d’organismes militants, comme celui de la Ligue des droits et libertés (LDL).

« Les espèces s’éteignent dix à cent fois plus rapidement qu’elles ne le feraient naturellement. Sur les 8 millions d’espèces animales et végétales recensées dans le monde, un million est menacé d’extinction. »

– Jerry V. DeMarco, commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada

Pas moins de 20 000 personnes issues de 196 pays, incluant des membres de gouvernements, aborderont les enjeux propres au maintien de la biodiversité, selon 20 objectifs, allant de la réduction des pesticides, à la lutte contre les espèces envahissantes, en passant par la préservation de celles menacées, à l’abri des foules de manifestants.

La crise de la biodiversité : des espèces aquatiques en péril au Canada

Jerry V. DeMarco

La technologie pour préserver les espèces menacées

Ce sera notamment l’occasion d’aborder les solutions technologiques innovantes à mettre au profit de la cause, telles que celles de l’intelligence artificielle. Pensons, par exemple, aux projets québécois MAUI63 et FOU RAIDE qui, grâce à la captation d’images par caméras, ou par un drone, proposent de suivre les populations d’espèces en voie de disparition, comme les dauphins et les oiseaux marins, d’en collecter des informations et de mieux en comprendre les comportements, pour mieux répondre aux enjeux de préservation de leurs écosystèmes.

En conférence de presse à Ottawa, en octobre dernier, le commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada, Jerry V. DeMarco, faisait valoir que « Les espèces s’éteignent dix à cent fois plus rapidement qu’elles ne le feraient naturellement. Sur les 8 millions d’espèces animales et végétales recensées dans le monde, un million est menacé d’extinction. En moyenne, les populations d’animaux sauvages vertébrés ont chuté de 68 % au cours des 50 dernières années et de nombreuses espèces d’insectes ont été réduites de moitié. »

« La biodiversité du Canada est gravement menacée. La liste des espèces en voie de disparition est préoccupante et s’allonge chaque année. Des espèces auparavant abondantes ont aujourd’hui disparu. Cela est le cas pour la tourte voyageuse [autrefois l’espèce d’oiseau la plus commune en Amérique du Nord] et le saumon atlantique dans le lac Ontario. Chaque espèce qui disparait dérange un peu plus l’équilibre fragile de nos écosystèmes et marque un manque à notre devoir commun de protéger les espèces en péril et de travailler pour leur rétablissement. »

La conférence devra aborder les causes principales de ce déclin, notamment nos usages et notre exploitation du territoire, le changement climatique, la pollution et les espèces non indigènes envahissantes, la consommation et la production non durables.

Le rôle de la recherche universitaire

En marge de l’événement se tiendra aussi une conférence interuniversitaire sur le rôle des universités et de la recherche dans la préservation de la biodiversité, le 13 décembre prochain, dans les locaux du Grand Quai du Port de Montréal (200, rue de la Commune Ouest). Intitulée « Le rôle des universités pour la biodiversité », la conférence est portée par l’École de technologie supérieure, l’Université de Montréal, l’Institut national de la recherche scientifique, l’Université du Québec à Montréal, l’Université McGill et l’Université de Sherbrooke.

« Les établissements d’enseignement et de recherche ont un rôle essentiel à jouer dans la conservation de la diversité biologique. En effet, que ce soit par leur gouvernance et leurs actions institutionnelles, ou encore par les recherches menées en leur sein, les universités doivent faire montre d’exemplarité et faire progresser la science en termes de protection de la biodiversité », déclare le regroupement universitaire.

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Crédit Image à la Une : Courtoisie, COP15