Le savoir-faire et l’innovation du Québec en matière de quantique révolutionneront la recherche et la découverte de médicaments, de plus en plus à notre portée. C’est là l’une des promesses du quantique sur lesquelles le gouvernement et l’écosystème scientifique fondent leurs espoirs.
Cette semaine, l’entreprise privée parisienne Qubit Pharmaceuticals a annoncé qu’elle renforçait son engagement au sein de DistriQ, zone d’innovation quantique du Québec (à Sherbrooke), en s’associant à la plateforme PINQ², responsable de l’opérationnalisation du Quantum System One d’IBM exploité à Bromont.
La société parisienne pourra ainsi jouir d’une puissance de calcul inégalée en celle du calcul hybride HPC conférée par le superordinateur, au bénéfice de la recherche dans les domaines de l’analyse moléculaire et de la simulation.
« Le quantique nous permettra de mieux comprendre la nature du cancer, et ouvre la possibilité de simuler des molécules plus complexes, qui pourront constituer la base de nouvelles thérapies. »
– Alexis Gouslisty, Chef des technologies chez PINQ²
Une « nouvelle ère »
Voyant en cette collaboration l’avènement « d’une nouvelle ère » pour l’exploration de l’informatique quantique, notamment en ce qui a trait à son application dans les champs médical et pharmaceutique, les acteurs de cette alliance ne tarissent pas de confiance quant aux retombées attendues de ce partenariat.
Des exemples concrets
En médecine, on a l’ambition de modéliser, grâce aux ordinateurs quantiques, de nouvelles molécules pour trouver des remèdes efficaces contre des maladies aujourd’hui incurables. On pourra, par exemple, simuler le corps humain, chercher à voir ce qui se passe lorsqu’on manipule un traitement qui existe déjà pour le cancer du cerveau, et qu’on le modifie pour obtenir une variante afin de traiter un autre type de cancer, tel que celui de la prostate. « Le quantique nous permettra de mieux comprendre la nature du cancer, et ouvre la possibilité de simuler des molécules plus complexes, qui pourront constituer la base de nouvelles thérapies », explique Alexis Gouslisty, Chef des technologies chez PINQ².
« En collaborant avec PINQ² et en exploitant le potentiel du système IBM Quantum System One, Qubit Pharmaceuticals ouvre la voie à une nouvelle ère de découvertes dans le domaine de la santé. »
– Robert Marino, directeur général de Qubit Pharmaceuticals
Combiner l’expertise en recherche aux infrastructures technologiques
« En collaborant avec PINQ² et en exploitant le potentiel du système IBM Quantum System One, Qubit Pharmaceuticals ouvre la voie à une nouvelle ère de découvertes dans le domaine de la santé », suggère le directeur général de Qubit Pharmaceuticals, Robert Marino. « Cette nouvelle coopération offre une occasion exceptionnelle pour catalyser la recherche médicale grâce à l’expertise et à la renommée mondiale du quantique au Québec. Elle s’aligne parfaitement avec les axes prioritaires du Québec en matière de recherche en quantique », déclare quant à lui le directeur général de PINQ², Éric Capelle. « Ensemble, nous franchissons un seuil décisif, alliant les avancées scientifiques à l’innovation technologique, pour relever les défis majeurs de la santé de demain », complète enfin le directeur général de DistriQ, Martin Enault.
https://www.cscience.ca/2023/09/22/ordinateur-quantique-dibm-a-bromont-une-journee-historique-et-un-pas-de-geant-pour-le-quebec/
Interpellé par CScience en point de presse, à l’occasion du dévoilement du superordinateur quantique à Bromont en septembre, M. Capelle avait d’ailleurs rappelé qu’ « Il y a 20 ans, on n’aurait pas imaginé ce qu’on fait aujourd’hui avec l’intelligence artificielle. En quantique, on est maintenant à une phase homologue, où on passe de la recherche au monde industriel, et où il est difficile de faire de vraies promesses et prévisions temporelles. Nous sommes au début de l’aventure. Si on parle de découverte de médicaments, on a atteint la limite des technologies actuelles, et il s’agit de voir si le quantique peut faire de nouvelles avancées en la matière ou pas. Ça risque de se faire en trois ou quatre ans, et on est très optimistes. »
Un laboratoire de pointe, unique en son genre
Qubit Pharmaceuticals a également annoncé qu’elle s’implantait à Sherbrooke, dans l’Espace Quantique 1, inauguré en novembre dernier en présence du premier ministre François Legault. La société parisienne aura ainsi accès au DevTeQ, soit le laboratoire qui sera mis à la disposition des startups, entreprises et organismes auxquels il est destiné au sein de l’Espace Quantique 1.
D’une surface de 20 000 pi², le DevTeQ offre un avantage compétitif sur le marché, « parce qu’on y a accès à plusieurs infrastructures de pointe que beaucoup de compagnies concurrentes doivent se procurer autrement », explique Julien Camirand Lemyre, président et co-fondateur de Nord Quantique, l’une des premières entreprises accueillies par la zone d’innovation.
https://www.cscience.ca/2023/11/25/distriq-en-passe-de-faire-du-quebec-la-puissance-mondiale-la-plus-en-vue-dans-le-quantique/
Crédit Image à la Une : System Quantum One d’IBM (archives) et Pietro Jeng (Pexels)
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