La communauté French Tech de Montréal (Bleu Blanc Tech) a décroché sa « re-labellisation » pour les trois prochaines années. L’écosystème des startups françaises à Montréal et des startups québécoises qui investissent en France se joint ainsi à 115 communautés, réparties dans 52 pays, faisant rayonner l’innovation française.
Ce renouvellement de label intervient alors que 2023 a été baptisée « année de l’Innovation franco-québécoise » (AIFQ) par les gouvernements français et québécois.
« Merci à tous ces entrepreneurs qui ont le courage de monter des projets, en France comme au Québec, et d’apporter des innovations », a lancé Yacine Hanaya, le nouveau président de la French Tech Montréal, le 23 février dernier au cœur de la métropole québécoise. Il s’enorgueillit d’avoir constitué un conseil d’administration paritaire et diversifié, « reflet de la France du 21ème siècle ».
La French Tech Montréal, dont les objectifs sont de fédérer (les acteurs et les dispositifs de soutien aux entreprises), accélérer (le développement des startups) et rayonner (avec les écosystèmes attractifs au Québec, en France et dans le monde), est forte de 3 000 membres et s’étend à Montréal, Québec, Gatineau, Shawinigan et peut-être bientôt Sherbrooke.
Bleu Blanc Tech fédère les startups françaises de la métropole québécoise ainsi que celles de la province qui investissent ou ont un projet d’investissement en France.
« Une entreprise française qui réussit au Québec peut réussir en Amérique du nord, car le monde des affaires fonctionne de la même manière. »
– Yacine Hanaya, président de Bleu Blanc Tech
L’écosystème est ainsi renforcé par des incubateurs, des experts, des professionnels intéressés par l’innovation croisée entre la France et le Québec, mais aussi des acteurs plus institutionnels comme Investissement Québec, Montréal International, la Ville de Montréal, les postes diplomatiques français au Canada, Business France et la Chambre de Commerce et d’industrie française au Canada.
« On fédère tous ces acteurs pour propulser ces startup sur le marché québécois mais également sur le marché français », explique Yacine Hanaya.
Selon le président Hanaya, une réussite sur le marché québécois ouvre les portes de l’Amérique du Nord : « Comprendre les différences culturelles dans un environnement nord américain qui parle français, c’est un enjeu et une opportunité. Une entreprise française qui réussit au Québec peut réussir en Amérique du nord, car le monde des affaires fonctionne de la même manière. »
Le nouveau conseil d’administration a dévoilé une partie des évènements qui vont ponctuer l’année 2023, dont sa présence au sommet de l’innovation France-Québec le 16 mai 2023. Au mentorat et aux petits-déjeuners de réseautage, vont bientôt également s’ajouter une série de podcasts.
LE SECTEUR TECH EN FRANCE, UN SECTEUR QUI GAGNE À ÊTRE CONNU
Présente pour l’occasion, la Consule générale de France à Montréal, Sophie Lagoutte, qui s’est félicitée de cette re-labellisation, a salué le travail accompli et « la contribution de Bleu Blanc Tech au rayonnement de l’écosystème french tech à l’étranger, véritable appui aux échanges entre les acteurs économiques français et québécois ».
Comme le président français Emmanuel Macron, qui intervenait trois jours plus tôt devant les acteurs de la French Tech à l’Élysée, la diplomate a insisté sur les défis des start-up: l’accès au financement et les talents.
Elle a également insisté sur la vigueur du secteur « Tech » en France et la méconnaissance des acteurs québécois des possibilités offertes par la France. Selon elle, la re-labellisation va permettre de promouvoir la French Tech auprès des investisseurs et acteurs économiques québécois.
« Les Québécois ignorent souvent à quel point la France est innovante. »
– Sophie Lagoutte, Consule générale de France à Montréal
Naïm Alexandre Antaki, associé du cabinet d’avocats Gowling WLG, partenaire de l’évènement French Tech Montréal, renchérit : « Les Français et la tech, ça peut être un secret encore un peu caché, mais qui l’est de moins en moins. »
La Consule générale de France à Montréal a suggéré d’utiliser « la force d’attraction de Montréal comme un aimant » pour renforcer les liens avec les autres French Tech au Canada, ne manquant pas de soulever le fait que « Les Québécois ignorent souvent à quel point la France est innovante ».
Outre l’année de l’innovation franco-québécoise 2023, Sophie Lagoutte a également inscrit cette re-labellisation dans le cadre de la prochaine Rencontre Alternée des Premiers ministres (RAPM) français et québécois d’avril prochain, ainsi que comme levier aux relations franco-québécoises dont les priorités communes sont : l’hydrogène, le quantique, l’intelligence artificielle et la transition écologique.
Lancée en 2015, la French Tech Montréal baptisée Bleu Blanc Tech (loi 101 oblige), accède au label « French Tech Hub » en 2016, grâce à Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. Montréal devenait ainsi une des dix métropoles mondiales (et la troisième dans le monde, hors Hexagone, après New-York et Tokyo) accédant au label numérique.
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Crédit Image à la Une : Nathalie Simon-Clerc (auteure) – de gauche à droite : Vincent Capa, Vice-président de Bleu Blanc Tech, Yacine Hanaya, président de Bleu Blanc Tech, Sophie Lagoutte, Consule générale de France à Montréal, Maxime Alexandre, président de la French Tech Toronto)