C’est ce lundi, 29 août que le vaisseau spatial Orion de la NASA devait être lancé en direction de la Lune, pour la première fois, grâce au lanceur Space Launch System, la fusée la plus puissante jamais construite par la NASA. Si tout a dû être reporté en raison d’un problème technique, « ce n’est que partie remise », promet le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.
Le lancement devait avoir lieu à 8h33 à Cap Canaveral, dans le cadre de la mission Artemis I, devant le ministre et la présidente de l’Agence spatiale canadienne, Lisa Campbell.
Sans équipage, Orion devait passer entre 39 et 42 jours sur le satellite de la Terre, et préparer le terrain pour le vol du vaisseau Artemis II, dans lequel seront envoyés des astronautes. Cette première phase avait donc pour objectif principal de tester tous les systèmes d’Orion dans un environnement de vol spatial, allant du lancement jusqu’à la récupération de la capsule, en toute sécurité avant le vol d’Artemis II, qui n’aura pas lieu avant 2024.
« Le module Orion sera propulsé par la fusée la plus puissante du monde, et ira plus loin que tous les vaisseaux envoyés par l’homme jusqu’à présent. Il parcourra une distance de 450 000 km depuis la Terre, et voyagera 64 000 km au-delà de la face cachée de la Lune. Orion restera dans l’espace plus longtemps que n’importe quel vaisseau spatial humain, sans faire de halte à une station spatiale, et reviendra sur Terre plus rapidement et plus chaud que jamais », avait déclaré la NASA.
« Artemis inspire déjà la prochaine génération à viser les étoiles. »
– François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie
Mais un problème concernant l’un des moteurs a fait avorter la mission, reportée à plus tard lorsqu’une autre fenêtre de tir se présentera en septembre.
La participation du Québec et du reste du Canada
50 ans après le départ des astronautes de la mission Apollo 17, le programme Artemis vise à établir une présence humaine à long terme sur la Lune, pour plusieurs décennies à venir. Au cours de la deuxième phase, Artemis II doit être envoyé en orbite autour de la Lune, sans alunissage, et compter parmi les membres de son équipage un astronaute canadien, qui sera choisi parmi le québécois David Saint-Jacques, et ses collègues Jeremy Hansen, Jenni Sidey-Gibbons et Joshua Kutryk. Selon le ministre Champagne, « Artemis inspire déjà la prochaine génération à viser les étoiles ».
Parmi les entreprises canadiennes impliquées dans le programme, on compte le fleuron MDA, grand fournisseur de la NASA. C’est d’ailleurs l’entreprise qui doit se charger de la conception du bras robotisé appelé le « Canadarm3 », qui sera envoyé en exploration lunaire.
Un bras robotisé alimenté par l’IA
Le bras canadien sera doté d’articulations s’apparentant à celles d’un bras humain, d’une épaule, d’un coude et d’un poignet, et d’un système s’appuyant sur l’intelligence artificielle (IA). En 2027, on entend procéder à son envoi vers la future station spatiale Gateway, attendue en orbite lunaire au cours des prochaines années, dans le cadre d’un projet piloté par les États-Unis.
Ce bras intelligent a pour mission de rendre permanente la présence humaine sur la Lune, grâce à ce que l’Agence spatiale canadienne a qualifié de « logiciels de pointe pour pouvoir fonctionner en toute autonomie, sans intervention humaine ». Il pourra assurer la maintenance, réparer et inspecter la station Gateway, attraper les vaisseaux spatiaux envoyés à la station, déplacer des modules de la station, aider les astronautes sortis dans l’espace, et mener des expériences scientifiques en orbite et sur la surface de la Lune.
Même s’il devra être autonome, le Canadarm3 pourra être commandé à partir du sol par des contrôleurs de vol spécialisés en robotique au Canada, ou par des astronautes dans la station Gateway.
Crédit Image à la Une : La fusée SLS décollant de la rampe de lancement du Kennedy Space Center de la NASA en Floride. Image : NASA/MSFC