Les étudiants internationaux, une richesse pour l’innovation à Montréal

Les étudiants internationaux, une richesse pour l’innovation à Montréal

Montréal compte près de 50 000 étudiants internationaux qui génèrent des retombées économiques de plus de 700 millions de dollars canadiens dans notre économie, selon une étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Pour Graham Carr, président et vice-chancelier de l’Université Concordia, les bénéfices de la présence de ces étudiants internationaux vont au-delà des avantages directs, et contribuent à l’épanouissement de la « diplomatie du savoir ».

« Montréal a toujours su se démarquer dans le recrutement étudiant », exprime avec fierté M. Carr lors de la conférence Le pouvoir de convaincre : comment les universités tirent profit de partenariats internationaux pour relever de grands défis du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) du 1er mai. Lors de son allocution, il souligne que Montréal se classe fréquemment parmi les meilleures villes universitaires au monde.

Graham Carr lors de son allocution au CORIM. Crédits : Sylvie-Ann Paré (CORIM)

Maximiser le potentiel des étudiants internationaux

Pourtant, Ottawa annonçait en janvier une réduction considérable du nombre d’étudiants admis annuellement au Canada. « Certains avancent qu’il est une erreur de recruter des étudiants venus d’ailleurs pour les voir partir une fois diplômés. Cette affirmation est trompeuse et simpliste », croit le président et vice-chancelier de Concordia.

« Nos diplômés universitaires constituent donc un potentiel largement inexploité pour cette ville. »

– Graham Carr, président et vice-chancelier de l’Université Concordia

À Concordia, plus de 54% des étudiants internationaux resteraient à Montréal après leurs études, expose M. Carr. Ce pourcentage de rétention des étudiants étrangers s’avère plus élevé que la moyenne à l’international, qui est de 30%.

« C’est aussi (une affirmation) simpliste parce que chaque diplômé qui part à l’étranger a le potentiel d’être un ambassadeur. Des 260 000 diplômés de Concordia, 80 000 vivent à l’extérieur du Canada. Multipliez ce chiffre par l’ensemble des universités montréalaises. Ce sont des centaines de milliers d’anciens étudiants qui connaissent, parlent et aiment Montréal (…) Nos diplômés universitaires constituent donc un potentiel largement inexploité pour cette ville. »

Public lors de la conférence du 1er mai du CORIM. Crédits : Sylvie-Ann Paré (CORIM)

M. Carr croit que différents milieux auraient intérêt à collaborer afin de bénéficier davantage des retombées – directes ou indirectes – de la présence de ces étudiants internationaux. Il invite les universités montréalaises, le CORIM, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la ville de Montréal et d’autres parties prenantes à créer un projet pour mettre à profit le réseau de diplômés à l’étranger.

Ce réseau pourrait « générer de nouvelles opportunités d’affaires pour Montréal, soutenir les organisations montréalaises et mobiliser les réseaux locaux avant les grandes missions commerciales internationales. Ainsi, nos diplômés pourraient devenir un outil indispensable pour faire progresser les priorités stratégiques de Montréal à l’étranger », selon M. Carr.

Faire rayonner Montréal par la recherche et les projets internationaux

L’un des principaux avantages de la présence d’étudiants internationaux pour M. Carr est la « diplomatie du savoir », qui mise sur le partage de connaissances et la coopération internationale pour la résolution de problèmes mondiaux. Un des outils clés de cette diplomatie est la recherche, notamment celles qui se penchent sur les grands défis planétaires.

Le gouvernement du Canada a conçu le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada pour aider les établissements universitaires à rayonner davantage à l’échelle mondiale. 11 projets, dont 3 à Montréal (Université de Montréal, McGill et Concordia), sont financés par ce programme.

Budget fédéral 2024 : Miser sur la jeunesse pour le futur de l’innovation

« Les projets de recherche de cette envergure attirent les meilleurs étudiants et chercheurs à Montréal. Ils créent des occasions uniques d’entrepreneuriat avec des entreprises canadiennes et étrangères. Ils font connaître l’expertise de Montréal à l’étranger », estime M. Carr.

En plus de la recherche, les projets collaboratifs internationaux créés dans des universités montréalaises mettent en lumière Montréal. Lors de la Conférence de Montréal de juin 2023, l’Initiative de Concordia pour l’Afrique a été lancée en collaboration avec cinq pays africains. Ce projet vise à réduire l’écart entre les taux de diplomation et de chômage chez les jeunes.

« (…) Quand les gens sont de cultures différentes et travaillent ensemble, ils réussissent à aller plus loin, plus vite, c’est factuel. »

– Graham Carr, président et vice-chancelier de l’Université Concordia

42% de la jeunesse mondiale se trouve en Afrique, et plus de la moitié des francophones mondiaux y habitent. Ce contient regorge d’opportunités entrepreneuriales pour des universités montréalaises comme Concordia. Pour M. Carr, la création de ce type de projet permet de « créer des occasions de réseautages et (de) mettre sur pied des structures d’incubateur d’entreprise. (…) Quand les gens sont de cultures différentes et travaillent ensemble, ils réussissent à aller plus loin, plus vite, c’est factuel. »

Crédit Image à la Une : Sylvie-Ann Paré, CORIM