Rétrospective IA : une année chaude pour l’environnement

Rétrospective IA : une année chaude pour l’environnement

Un récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat nous rappelle que les changements climatiques et l’environnement seront des enjeux qui marqueront les générations à venir, et ce, potentiellement pour les prochains siècles. De nombreuses innovations sont considérées pour réduire l’impact de la crise climatique et l’intelligence artificielle (IA) n’est pas en reste. Voici un petit retour sur quelques idées pour sauver la Terre grâce aux algorithmes que nous vous avons présentés au cours de la dernière année.

C’est tout d’abord une « petite révolution » qui est annoncée dans le monde de la pêche par le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs en juin 2020. Grâce à une collaboration avec le CIMMI, une application devrait permettre prochainement de reconnaître les poissons d’eau douce du Québec.

Avec cet outil rendu possible par la reconnaissance visuelle des objets, prendre une photo de sa prise et l’identifier rapidement est devenu une réalité. L’objectif : non seulement mieux connaître le poisson, mais, également, pouvoir le relâcher s’il s’agit d’une espèce en danger.

Le 9 juillet 2020, on apprenait le déménagement du Group on Earth Observations – Biodiversity Observation Network (GEO BON) de son siège social à Leipzig, en Allemagne, vers des bureaux à Montréal. Le réseau de recherche internationale en environnement cherche ainsi à profiter de l’expertise de la ville en IA.

GEO BON a reçu de l’aide de Montréal International, de Fonds de Recherche du Québec et de McGill, sous forme de soutien financier pour ses opérations, allant de 350 000$ à 450 000$ par année pour une durée de six ans. 

L’objectif de GEO BON est de fournir des informations précises concernant la biodiversité, afin de guider divers paliers de gouvernements de différents États dans leurs efforts de préservation de l’écosystème.

Son nouveau siège social sera situé à l’intérieur des murs de l’Université McGill.

L’IA SUR LA GLACE

À plus petite échelle, combattre le gaspillage énergétique, ça peut aussi se faire sur la patinoire. C’est ce que l’on découvre dans un article publié en octobre 2020 à propos de l’entreprise Phaneuf International; une compagnie québécoise qui s’efforce de concevoir une surfaceuse à glace intelligente et autonome et des filets de but téléguidés.

Selon le fondateur de la compagnie, les dépenses énergétiques d’un aréna peuvent varier entre 60 000$ et 125 000$ par année, et un seul surfaçage peut utiliser jusqu’à 450 litres d’eau potable chaude.

Des appareils intelligents pourraient aider à réduire cette importante consommation d’électricité.

Ensuite, en novembre 2020, un article nous informe du projet ReCAPP (Reconnaissance et classification automatiques des poissons pélagiques de l’estuaire maritime et du golfe du Saint-Laurent) qui envisage l’utilisation d’images vidéo sous-marines captées à l’aide de caméras haute définition attachées sur le dos d’oiseaux marins afin de permettre d’étudier plusieurs espèces de petits poissons pélagiques.

Le même mois, un texte d’Annie Bourque nous dévoile un projet du Centre de recherche appliquée spécialisé dans l’innovation en matière d’énergies renouvelables Nergica en Gaspésie.

D’une durée de trois ans, cette initiative est réalisée en collaboration avec Innergex, un producteur d’énergies vertes en activité entre autres dans 32 parcs éoliens et Collineo, une société de robotique de Boucherville reconnue comme un chef de file dans les solutions automatisées du monde industriel.

L’objectif est de développer un jumeau numérique, c’est-à-dire une méthode prédictive d’évaluation de la santé des pales d’éolienne qui s’appuie sur l’ensemble des données provenant des différentes méthodes d’inspection, afin d’améliorer l’entretien et la performance.

En décembre, on apprend que le Ministère de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques (MELCC) a octroyé 840 000$ à Mila, IVADO, l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et à Polytechnique, afin de soutenir un projet d’envergure pour l’adaptation aux impacts des changements climatiques.

Cette collaboration est une concrétisation de l’engagement  des participants à appliquer des systèmes d’intelligence artificielle pour atténuer les effets des changements climatiques.

En plus de regrouper plusieurs acteurs forts de l’écosystème de l’IA québécois reconnu mondialement, le projet a obtenu le soutien de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN).

Quelques jours plus tard, l’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila) dévoile un code informatique qui détermine la consommation en gaz carbonique de différents modèles d’apprentissage machine. Les scientifiques espèrent ainsi offrir à leurs collègues un outil qui leur permettra de choisir plus judicieusement où ils développeront leurs algorithmes.

La puissance de calcul requise pour affiner les modèles d’IA demande souvent une importante consommation d’énergie, à laquelle est liée une empreinte écologique potentiellement néfaste.

Le code informatique du Mila peut être intégré aux modèles, afin d’en déterminer l’impact environnemental, grâce à des calculs concernant entre autres, la provenance de l’électricité consommée lors du développement des algorithmes.

SURVEILLER LES FORÊTS ET LES MERS

En janvier 2021, la Société des établissements de plein air (Sépaq) envisage de faire appel aux technologies de traitement des données pour améliorer la gestion des écosystèmes naturels ses 24 parcs nationaux.

L’organisme expérimente un projet pilote qui recueille des données sur les différentes espèces d’animaux et de plantes.

Avec des appareils qui permettent d’enregistrer par exemple les sons des animaux, l’initiative veut poser un diagnostic de santé sur les parcs nationaux.

L’équipe de la SEPAQ travaille ainsi en collaboration avec des chercheurs de différentes universités afin de développer une technologie visant à reconnaître les différentes espèces d’oiseaux.

Il n’y a pas qu’en forêt que l’IA peut aider à protéger la faune, en mer aussi.

En effet, un article nous raconte l’idée d’une entreprise montréalaise de faire usage d’un algorithme de reconnaissance des images pour détecter la présence de baleines dans l’Arctique.

Ces informations sont précieuses pour le gouvernement, les organismes en protection de l’environnement, mais aussi les industries gazières et pétrolières et Whale Seeker souhaitent améliorer les données qui sont rendues disponibles.

En février, on apprend qu’Hydro-Québec a une dizaine de projets en cours impliquant de l’IA et de la recherche opérationnelle.

L’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ collabore avec le Mila et d’autres partenaires pour accélérer l’intégration de l’IA pour accroître sa productivité dans la gestion de son réseau.

Et puis, en mars on apprend que pour atteindre ses objectifs de développement durable de 2030 et la carboneutralité en 2050, le gouvernement du Canada annonce une série d’investissements à la hauteur 1,1 M$ pour divers organismes en sciences et technologies dans le cadre de sa « relance économique verte ».

De cette somme, 116 667 $ seront octroyés à Montréal International et serviront à l’implantation de l’organisme Future Earth à Montréal.

Celui-ci pilotera un projet qui veut faire foisonner l’expertise du Canada et du Québec en termes de développement durable et d’IA en allant à la rencontre d’acteurs scientifiques, politiques et de citoyens lors d’une série de conférences pancanadiennes.

En mai, l’entreprise Vantage Data Centers vante ses trois campus au Québec d’une capacité totale de 85 Mégawatts qui en font un fournisseur international en centres de données parmi les plus verts.

En effet, grâce à notre hydroélectricité, ses serveurs bénéficient d’une alimentation électrique composée à plus 99 % par de l’énergie renouvelable.

Enfin, cet article nous fait découvrir des chercheurs du Mila qui collaborent avec les géologues du gouvernement canadien afin de développer de nouvelles méthodes en exploitation minière.

Les scientifiques espèrent ainsi réduire la quantité de forage des sols et accélérer le travail des prospecteurs miniers.

Le Mila et la Commission géologique du Canada ont annoncé un nouveau projet commun qui durera jusqu’en juillet 2022 et dont l’objectif est de tirer un meilleur parti des données sismiques et des données de forage grâce à l’IA.

Crédit photo:Pexels/Pixabay