L’intelligence artificielle (IA) pourfendra-t-elle un jour le cancer du sein? Une innovation développée aux États-Unis vient s’ajouter à la longue liste de nouvelles méthodes de dépistage de cette maladie qui tue des milliers de femmes chaque année au Canada.
Une équipe de chercheurs du Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory (CSAIL), un laboratoire de recherche au sein du Massachusetts Institute of Technology (MIT), ont créé Mirai, un algorithme d’IA capable de détecter et même d’anticiper l’apparition de cette forme de cancer.
Mieux encore, l’algorithme serait encore plus fiable que les précédents outils basés sur l’apprentissage profond (Deep Learning).
Mirai a analysé plus de 200 000 mammographies provenant du Massachusetts General Hospital, qu’il a ensuite comparé avec les données trouvées dans les dossiers médicaux des patientes. L’algorithme peut ainsi prendre en compte de nouvelles variables, telles que l’âge ou le profil hormonal des femmes, afin de prédire plus efficacement le risque de cancer.
Grâce à cet entraînement, cet IA dépisterait plus précisément le risque de cancer du sein que le modèle Tyrer-Cuzick, un programme prédictif basé sur l’historique médical familial des patientes, ainsi que les modèles d’apprentissage profond de reconnaissance d’image et hybrides.
En effet, Mirai a été en mesure d’identifier comme étant à « haut risque » 41,5% des patientes qui ont éventuellement développé un cancer dans une période de cinq ans après leur mammographie, tandis qu’un algorithme d’apprentissage profond hybride n’est parvenu qu’à en déveler 36,1% et que le modèle Tyrer-Cuzick en a cerné 22,9%.
L’IA AUSSI EFFICACE QUE LES RADIOLOGISTES?
Une autre étude a récemment prouvé qu’il était possible, dans certaines circonstances, à l’intelligence artificielle d’être aussi efficace que les experts en radiologie pour déceler les traces de tumeurs cancéreuses sur les mammographies.
Cette recherche conjointe entre la société mère de Google, Alphabet inc., et les chercheurs de la Northwestern Medicine à Chicago, de l’Imperial College de Londres et du National Health Service du Royaume-Uni, a abouti à l’entraînement d’un algorithme avec des milliers de radiographies.
À terme, l’IA a su reconnaître la présence de cancer du sein avec une précision similaire à celle des radiologistes et a permis de réduire le nombre de faux positifs de 5,7% dans le groupe basé aux États-Unis et de 1,2% dans le groupe basé au Royaume-Uni.
Cependant, l’algorithme d’identification des images n’est pas parfait et il lui est arrivé dans certains cas de ne pas discerner la présence de cancers, tandis que les six radiologistes y sont parvenus.
Bien qu’il reste encore beaucoup de recherche à faire avant de voir ces innovations être utilisées en clinique, elles donnent un espoir de pouvoir un jour dépister tôt et rapidement cette maladie. Selon le site de la Société canadienne du cancer, 27 400 canadiennes ont reçu un diagnostique du cancer du sein en 2020.
Crédit photo: National Cancer Institute.