Restructurer les jeunes pousses d’IA pour qu’elles fleurissent

Restructurer les jeunes pousses d’IA pour qu’elles fleurissent

Démonter pour mieux reconstruire : il s’agit d’un concept prisé en business et c’est aussi la philosophie porteuse de Creative destruction lab (CDL), un programme de valorisation des jeunes pousses dirigé par HEC Montréal qui gagne en popularité.

En effet, ce sont 23 start-ups qui ont gradué de la cohorte 2020-2021, comparativement à 10 en 2017-2018 lors du lancement de l’initiative dans la métropole québécoise.

Et la prochaine cuvée de petites entreprises spécialisées en technologies de pointe comportera 50 noms, confie Émilie Novales, chargée de communication pour HEC Montréal.

Créé en 2012 à l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto, le programme CDL-Montréal a permis de propulser plus de 500 entreprises dans neuf villes, dont 175 à Montréal.

« Nous offrons un marché pour le jugement. Plusieurs start-ups qui débutent ont de bons produits, mais manquent de jugement nécessaire pour croître, par exemple en ce qui concerne les marchés qui sont disponibles », affirme Amadea Camozzi, responsable des opérations du programme CDL-Montréal de l’École des dirigeants HEC Montréal.

LE SECRET: LES MENTORS

C’est grâce à son équipe de mentors, composée de plus d’une soixantaine de gens d’affaires, que le programme parvient à attirer près de 200 candidatures par année, insiste celle-ci.

Avec cette expérience, on espère ainsi faciliter la venue sur le marché d’innovations, surtout dans le secteur de l’intelligence artificielle (IA).

Depuis la cohorte de 2019-2020, une sous-section en chaîne d’approvisionnement s’est aussi ajoutée au programme.

« Les scientifiques des données qui se trouvent derrière ces jeunes pousses ont souvent une technologie qui est à point, qui fonctionne bien. Cependant, il faut quelquefois faire des réajustements, comme se rediriger vers un nouveau marché, pour que l’entreprise puisse grandir » –Amadea Camozzi, responsable du programme CDL-Montréal

Ce fut le cas de Félix Bélisle-Dockrill et de la jeune pousse Axya, qu’il a cofondé et dont il est PDG.

« On voulait prendre de l’expansion dans un nouveau marché, mais il fallait faire le choix entre l’Ontario ou les États-Unis. Fallait-il s’attaquer aux deux en même temps ou commencer par l’un ou l’autre? Les mentors de CDL nous ont aidés à prendre notre décision », explique celui-ci.

Finalement, la start-up, qui offre une plateforme d’évaluation des coûts et du rendement de fournisseurs manufacturiers dans les secteurs de l’usinage et de l’assemblage, aura choisi de se lancer dans la province voisine.

Toutefois, l’aventure américaine ne saurait tarder selon ce dernier.

Avoir accès à des entrepreneurs et experts en IA tels que Nicolas Chapados, cofondateur d’Element AI est inespéré pour de jeunes professionnels ambitieux, insiste M. Bélisle-Dockrill.

« Ce sont des gens qui sont habituellement très occupés, alors pouvoir avoir leur attention, même si c’est pour des séances d’une vingtaine de minutes, c’est une chance incomparable », insiste-t-il.

« Parfois, les participants auront un problème technique, d’autres fois ce sera au niveau du département des relations humaines. Avec nos experts en business et en IA, on a rassemblé les compétences pour aider les start-ups », ajoute Mme Camozzi.