ÉTS : Deux chaires de recherche en IA appliquée à la santé voient le jour

ÉTS : Deux chaires de recherche en IA appliquée à la santé voient le jour

Prendre des décisions rapides peut faire la différence entre la vie et la mort dans le domaine de la santé. C’est pourquoi les chercheurs de l’École de technologie supérieure (ÉTS) veulent développer des outils pour prêter main-forte aux professionnels du milieu. Un financement de 1,5 M$ va permettre le développement de tels algorithmes d’intelligence artificielle (IA).

Cette subvention, accordée par le Fonds de recherche du Québec – santé, sera octroyée sur une période de trois ans, afin de propulser deux nouvelles chaires de recherche spécialisées en IA appliquée à la santé.

Ce sont Éric Granger, professeur au Département de génie des systèmes, et Rita Noumeir, professeure au Département de génie électrique, qui en seront les titulaires. Ceux-ci les dirigeront avec leurs collègues de l’Université de Montréal et de l’Université Concordia.

AIDE À LA DÉCISION

Dans un premier lieu, les travaux supervisés par Mme Noumeir et le professeur Philippe Jouvet, rattachés à l’Université de Montréal et au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, « aideront les professionnels de la santé et les gestionnaires à prendre plus rapidement des décisions dans un contexte de soins », selon un communiqué de l’ÉTS.

Avec l’approbation des patients, on collectera leurs données médicales dans les unités de soins intensifs, afin de développer des soins en médecine personnalisée.

Pour ce faire, on analysera grâce à l’IA l’importante quantité d’informations numériques produites chaque jour dans ces unités.

Les deux cotitulaires des chaires de recherche souhaitent résoudre des enjeux dans le traitement de ces données, notamment l’imprécision occasionnelle de celles-ci. De tels problèmes demanderont sans doute le développement de nouvelles méthodes, croient les experts.

Ainsi, on poursuit la création d’un algorithme qui permettra d’évaluer en temps réel l’état du patient et son niveau de détresse et qui permettrait de réduire les taux de réadmission aux soins intensifs et de mieux gérer le flux des patients entre les unités de soins.

L’IA POUR SE GARDER MOTIVÉ ET EN SANTÉ

Pour leur part, M. Granger et Simon Bacon, professeur en psychologie comportementale de l’université Concordia et chercheur au Centre de recherche du CIUSSS du Nord de l’île de Montréal, s’attarderont aux enjeux des services de santé à distance et de la thérapie à domicile.

Les chercheurs veulent concevoir un algorithme capable d’interpréter le langage non verbal des utilisateurs de ces services, afin qu’ils puissent détecter leur détresse ou démotivation.

Cela assurerait que l’on puisse intervenir pour encourager les patients à poursuivre un traitement ou à maintenir de saines habitudes de vie, et ce, dans le cadre de services en ligne sans présence humaine.

L’algorithme examinerait l’expression du visage, l’intonation de la voix, la gestuelle ou la posture des patients afin de déterminer leur état émotionnel.

Le fruit de ces recherches permettra d’établir des interventions qui auront une incidence sur la modification des comportements en santé, notamment sur l’inactivité physique et la mauvaise alimentation « qui représentent jusqu’à 80 % du risque de maladies chroniques non transmissibles ».

L’ÉTS est l’une des 10 constituantes de l’Université du Québec et compte 11 000 étudiants, dont 2 650 aux cycles supérieurs.