Intégrer l’approche « Agile » pour mieux faire face aux changements en entreprise

Intégrer l’approche « Agile » pour mieux faire face aux changements en entreprise

Chaque semaine, nos experts livrent leurs avis, leurs opinions sur des sujets, des thématiques qui les touchent, les interpellent. Aujourd’hui, c’est Sylvie Leduc, gestionnaire de projets, coach Agile et consultante (parfois pro bono) pour plusieurs entreprises, qui vous propose de démystifier ce qu’est « l’ Agilité » en affaires et ses bénéfices pour plusieurs secteurs, dont celui des TI.

Je suis une bibitte à deux têtes, formée depuis près de 20 ans en gestion de projet classique ou en cascade, et depuis plus de dix ans maintenant en Agilité. Dans ce contexte, il apparaît à propos de commencer par le commencement, et d’aborder « la base » dans cette première chronique.

« ‘Agile’ n’est ni une méthode ni un cadre de travail. Il s’agit plutôt d’un ensemble de principes et de valeurs. »

À des fins de clarification, je précise qu’ « Agile » n’est ni une méthode ni un cadre de travail. Il s’agit plutôt d’un ensemble de principes et de valeurs. En effet, le volet des valeurs ou compétences humaines ou comportementales est tout aussi, sinon plus important que les compétences techniques ou technologiques.

Agile est un cadre de processus décisionnel, d’exécution et de livraison qui se veut légèrement directif et qui privilégie une approche plus horizontale, centrée autour des individus et de leurs interactions, plutôt qu’autour des outils et procédures. Par exemple, cette approche préconise la collaboration avec les clients plutôt que la négociation contractuelle, et l’adaptation au changement plutôt que le suivi d’un plan sans y déroger. Elle répond ainsi aux besoins et contextes spécifiques de chaque projet. On effectue des travaux, on les inspecte et on s’inspecte – tant au niveau de l’équipe de travail que de concert avec le client. Finalement on s’adapte.

La naissance du mouvement Agile remonte à février 2001. Il focalisait initialement sur le développement logiciel. Les dix-sept signataires du manifeste Agile avaient le profond désir de faire les choses autrement; la méthode classique ne collant pas du tout à la réalité des travaux requis en développement-logiciels. Je donnerai plus de détails sur les diverses pratiques appliquées dans le quotidien des équipes dans mes prochaines chroniques.

Depuis ce temps, les principes et valeurs Agile se sont étendus à toutes les différentes sphères de travaux du secteur des SI/TI (Systèmes d’informations/Technologies de l’information), sans toutefois être la panacée à tous les maux. D’ailleurs, depuis quelques mois, je me réapproprie le Guide du Corpus des Connaissances en Management de Projet et Le Standard pour le Management de Projet – Guide PMBOK 7 (Project Management Book of Knowledge) – version la plus récente lancée en août 2021, qui reflète l’acquisition de « l’agilité maîtrisée » (Disciplined Agile ou DA) par l’Institut en Management de Projet (PMI Project Management Institute) en août 2019.

Retard d’intégration et de mise à jour du cursus causé par la pandémie oblige, DA est l’unique coffre à outil à portée mondiale offrant un Guide de Corpus des Connaissances en management de projet Agile (ABOK – Agile Body of Work).
Nous avons dans ce récent cursus un bel échantillonnage de connaissances théoriques et pratiques, claires et éprouvées afin de bien choisir son mode de travail lors de lancements de divers types de projets; pas uniquement en TI. Avec la grande rapidité des avancées technologiques et la mouvance macro dans le domaine global des technologies de l’information, le choix d’un mode de travail optimal basé sur plusieurs facteurs dans une cartographie décisionnelle d’équipe est vital.

L’Agilité Maîtrisée

Avec l’Agilité Maîtrisée, nous avons un modèle hybride combinant Agile, la gestion allégée (Lean© Methodology) et les approches traditionnelles.

À défaut d’être un cadre de processus décisionnel tel qu’Agile, l’Agilité Maîtrisée se veut plutôt l’ensemble des outils qui permettant aux développeurs, aux équipes des unités d’affaires et aux entreprises d’optimiser leurs opérations (façons de travailler) selon les valeurs et idées préconisées par l’approche Agile.

Est-ce parfait ? Absolument pas. Avec le recul, les retours d’expérience et la recherche, c’est actuellement le cadre de travail qui donne les meilleurs résultats, principalement en TI. De plus, ce cadre de travail a le potentiel d’être répliqué dans d’autres secteurs opérationnels d’une entreprise.

En plus, l’Agilité Maîtrisée est reconnue pour son applicabilité dans tous les types d’industries et corporations, peu importe leur taille.

Tout comme le fameux tournevis à embouts multiples, l’Agilité regroupe plusieurs choix de cadre de travail pouvant facilement s’intégrer selon diverses caractéristiques d’affaires et technologiques qui sont propres à votre entreprise et à vos divers contextes extrinsèques. Certains de ces dits cadres existaient d’ailleurs avant la venue de l’Agilité. On pense ici à Kanban.

Kanban©

Kanban est une méthode populaire de gestion des flux de travail tant dans la phase de développement de solutions digitales ou numériques que les processus qui les sous-tendent visant à définir, gérer et améliorer la production de produits tant tangibles, que électroniques de même que dans le secteur des services tel un centre de contacts-clients par exemple.. Elle permet de visualiser les tâches entre les différentes ressources ou groupes impliqués dans divers projets afin de maximiser leur efficacité et ainsi endosser un comportement d’amélioration continue. Elle s’allie de main à main avec la gestion allégée (Lean©).

Créée au Japon, la méthode Kanban se base sur l’amélioration continue afin d’éviter les travaux sans valeur et de produire sans gaspillage. Elle est issue de l’industrie automobile au Japon. Elle a été créée par Taiichi Ōno pour Toyota en 1950 dans le but d’optimiser sa capacité de production afin d’être compétitive face aux entreprises américaines. Donc, comme vous le constatez bien avant la naissance du mouvement Agile.

Les choix se font en équipes et demeurent malléables. L’équipe est imputable de ses choix et résultats. On implémente, on inspecte les résultats du travail accompli, on s’adapte et on apprend. ENSEMBLE.

Ce premier billet, je le souhaite, servira à mettre la table pour les semaines à venir, alors que j’expliquerai plus en profondeur certains des éléments rapidement couverts ici, auxquels s’ajouteront l’Agilité dans d’autres sphères opérationnelles, telles que les ressources humaines, la budgétisation, le droit, le marketing, etc…

Crédit Image à la Une : Unsplash