Climat : plus de 100 000 études passées au crible de l’IA

Climat : plus de 100 000 études passées au crible de l’IA

D’après un article, publié le 11 octobre, dans Nature Climate Change, par des chercheurs du MCC and Climate Analytics, plus de 85% de la population mondiale est déjà affectée par le réchauffement climatique. Le machine learning, champ d’étude de l’intelligence artificielle, a rendu possible cette recherche d’un nouveau genre s’appuyant sur le traitement pharaonique de 102 160 publications scientifiques.  

Cette étude, sans précédent, documente scientifiquement l’impact de l’homme sur le climat, et ce, sur au moins 80% de la superficie terrestre… affectant ainsi au moins 85% de la population mondiale.

Deux instituts de recherche sur le climat le Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change et Climate Analytics sont à l’origine de cette recherche hors norme.

« Notre étude ne laisse aucun doute sur le fait que les effets de la crise climatique se font déjà sentir un peu partout dans le monde. La crise est largement documentée scientifiquement. » – Max Callaghan, chercheur dans le groupe de travail MCC Applied Sustainability Science et auteur principal de l’étude.

80% de la Terre est affectée par le réchauffement climatique induit par l’homme.
Crédit photo : Pexels / Maria Orlova

Depuis le premier rapport du GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, paru en 1990, le nombre d’études sur les impacts climatiques a été multiplié par plus de 100.

Le sujet intéresse et fait débat. Par conséquent, la difficulté pour les chercheurs a résidé dans le traitement de cette documentation scientifique riche et diversifiée, qui traite tout aussi bien des vulnérabilités sociétales que des conséquences de l’activité humaine sur l’environnement, sur les lacs d’eau douce, sur les écosystèmes ou encore sur les glaciers.

Machine Learning : un outil de recherche fiable

L’algorithme a extrait, d’une part, des informations diverses – rôle de l’homme dans la migration d’insectes ou les pertes humaines liées à la chaleur ou encore l’évolution des forêts…- qu’il a combinées, d’autre part, avec des données météorologiques, telles que les changements de températures ou les précipitations locales attribuables au changement climatique induit par l’homme. La technologie utilisée est basée sur un modèle de type BERT, un langage plus précis dans diverses tâches de programmation en langage naturel.

Moins de données dans les pays à faibles revenus

Les chercheurs ont tout de même noté que les données scientifiques étaient plus limitées dans certains pays dits à faibles revenus.

« Les pays en développement sont à l’avant-garde des impacts climatiques, mais nous pouvons voir dans notre étude qu’il existe de véritables angles morts en ce qui concerne les données sur les impacts climatiques. » – Shruti Nath, auteur collaborateur et chercheur à Climate Analytics.

Ainsi, la plupart des zones où les chercheurs n’ont pas été en mesure d’obtenir des chiffres fiables se trouvent en Afrique.

Nul doute que cette nouvelle étude alimentera les discussions de la COP26,  prochain sommet mondial sur le Climat, qui se déroulera le 1er novembre prochain à Glasgow.

Crédit photo : Pexel / Sippakorn Yamkasikorn