[ENTREVUE] : Dans les derniers préparatifs du TimeWorld IA avec Laurence Honnorat

[ENTREVUE] : Dans les derniers préparatifs du TimeWorld IA avec Laurence Honnorat

Rencontre avec Laurence Honnorat, PDG et cofondatrice d’Innovaxiom, la firme française qui organise le TimeWorld les 5, 6 et 7 mai 2022 à l’Université de Montréal.

Crée le 4 juillet 2007 à Paris, Innovaxiom a aussi une filiale américaine située à Boston depuis 2012. Dédiée aux sciences et technologie, l’entreprise encourage l’esprit d’ouverture et le croisement des expertises. Par leurs prestations et événements, ils offrent de l’information scientifique, ainsi qu’une vision des tendances sociétales et des perspectives de marchés.

Innovaxiom est également réputée pour l’organisation de congrès scientifiques mondiaux appelés TimeWorld. Ces évènements proposent un état des lieux sur une thématique majeure, avec une approche interdisciplinaire. C’est désormais au tour de l’intelligence artificielle (IA) de prendre les devants de la scène pour la prochaine édition de TimeWorld à Montréal, pour lequel CScience IA est d’ailleurs un des partenaires média officiel.

Entretien avec Laurence Honnorat : 

CSIA: D’OÙ VOUS EST VENU LE CONCEPT TIMEWORLD ?

Portrait de Laurene Honnorat, PDG et co-fondatrice d'Innovaxium

Laurene Honnorat, PDG et cofondatrice d’Innovaxiom / Photo de courtoisie

L’idée est venue en buvant un jus de pamplemousse avec mon ami Yann Mambrini qui est physicien des particules. Il parlait de son envie de faire une conférence sur le thème du temps. J’ai proposé de faire ça en grand, de façon multidisciplinaire et multiculturelle.

Ainsi, nous retrouvons quatre piliers fondateurs qui reviennent à tous nos TimeWorld.

À Montréal, nous aurons “l’IA mesuré”, soit les sciences dures, comme les mathématiques, la physique et la chimie. Nous aborderons “l’IA perçue”, un angle comprenant la psychologie, la philosophie ou encore la sociologie. Ensuite, nous retrouverons “l’IA dans le vivant” qui touche à la médecine, la biologie, et l’évolution. Enfin, nous inclurons comme toujours l’art, notamment la peinture, la sculpture, la littérature, et la photographie. Pour chacun de ces quatre piliers, nous invitons une vingtaine de conférenciers. Nous organisons des tables rondes, des séances de dédicaces, un concours, une exposition, mais aussi des performances pour clôturer les journées.

Précédemment, nous avons organisé deux TimeWorld à Paris, sur les thèmes du temps et du hasard. Le prochain, dédié à l’intelligence artificielle, se tiendra à Montréal. On prévoit également un congrès sur la construction à Paris en juin 2022, et un autre à Tokyo sur le thème “connexion” en avril 2023.

Nous avons la volonté d’assurer la diffusion du contenu au-delà du présentiel. Nous souhaitons mettre les conférences et les tables rondes à disposition de tous, gratuitement, et en ligne. 

CSIA: QUEL EST L’OBJECTIF DU PROCHAIN TIMEWORLD AU SUJET DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ?

Nous avons deux missions. Premièrement, nous voulons déterminer où est-ce que nous en sommes aujourd’hui au niveau de l’IA mondialement, et dans toutes les disciplines concernées. Où sommes-nous allés le plus loin, et où pouvons-nous espérer aller par la suite ? Quelles sont les limites à ne pas franchir ?

Deuxièmement, nous cherchons à faire des croisements entre les participants pour faire émerger des projets innovateurs et de nouvelles idées. Nous invitons de nombreuses personnalités issues de milieux différents avec des expertises variées qui ne se seraient jamais rencontrées sans TimeWorld. 

CSIA: POURQUOI TENIR LE CONGRÈS SUR L’IA À MONTRÉAL ?

Mes collègues m’ont présenté la ville comme étant le berceau de l’intelligence artificielle. J’étais sceptique au début. C’est en préparant le congrès que j’ai réalisé que Montréal est un lieu incontournable pour aborder cette thématique. Il s’y trouve une grappe d’entreprises et organisations qui sont à la pointe de l’expertise, beaucoup d’initiatives de la part des acteurs du tissu économique, et une volonté politique au niveau des fonds de recherche du Québec. À Montréal, l’intelligence artificielle semble indispensable dans beaucoup de secteurs, et cela pour de nombreuses années à venir.  

« C’est en préparant le congrès que j’ai réalisé que Montréal est un lieu incontournable [en IA] » – Laurence Honnorat, PDG et cofondatrice d’Innovaxiom

CSIA: À QUEL TYPE DE CONFERENCES POUVONS-NOUS ASSISTER ?

Une centaine de conférences sont planifiées et elles seront toutes filmées ! Chaque titre de conférence est libellé sous la forme d’une question-défi qui correspond à une problématique à résoudre. L’expert dispose d’une demi-heure pour partager son savoir sur le sujet. Après l’exposé, un échange de dix minutes s’engage avec le public. Les cinq dernières minutes sont consacrées à la synthèse orale qui fait aussi l’objet d’une production écrite. Un dessin de synthèse est projeté en direct sur écran géant.

Pour citer seulement quelques exemples, l’artiste Mat Chivers va expliquer comment il utilise l’IA pour créer ses sculptures. De la même façon, on aura un banquier qui démontre l’utilisation de l’IA pour ses algorithmes au travail. Des experts en santé vont s’interroger sur la médecine prédictive. Bref, nous touchons à tous les domaines autour de l’IA. 

CSIA: QU’EN EST-IL DES TABLES RONDES ?

Nous organisons huit tables rondes, dont une dédiée aux étudiants car nous cherchons à savoir si l’IA inventera les métiers de demain. La table ronde vedette est celle qui regroupe six astronautes dans le but de savoir si l’IA est en mesure de prendre des décisions à leur place lors d’explorations spatiales. Nous avons également une table ronde sur le thème du jeu où l’on va aborder le métaverse par exemple. Les fonds de recherche de la citoyenneté du Québec vont entrer en discussion autour de la table dédiée à la citoyenneté. L’agriculture, l’énergie, le deepmind et la recherche ont également droit à leurs tables rondes pour l’occasion.

CSIA: COMMENT CE TIMEWORLD SE DÉMARQUE-T-IL DES AUTRES EVENEMENTS DÉDIÉS À L’IA ? 

Ce n’est pas un évènement commercial. À TimeWorld, il n’y a rien à vendre. Nous sommes là pour faire émerger des idées. Les billets restent très accessibles car nous visons la connaissance pour tous. Nous garantissons de la science de haut vol, sans “fake news” ou publicité. Les chercheurs eux-mêmes prennent la parole et s’adressent au public. Nous espérons accueillir 4000 personnes à ce congrès. Par la suite, tout le contenu filmé sera mis en ligne sur la chaîne YouTube Ideas in Science pour que toute personne puisse y accéder gratuitement. 

« À TimeWorld, il n’y a rien à vendre. Nous sommes là pour faire émerger des idées. Les billets restent très accessibles car nous visons la connaissance pour tous.» – Laurence Honnorat, PDG et cofondatrice d’Innovaxiom

Crédit Image à la Une : MIL Campus / Photo de courtoisie Université de Montréal