Télescope James Webb : une découverte qui déstabilise les scientifiques

Télescope James Webb : une découverte qui déstabilise les scientifiques

Une récente découverte remet en question le principe de la formation des galaxies. Des images captées par le télescope James Webb ont en effet permis de découvrir six galaxies massives qui se seraient formées très tôt après le Big Bang, ce qui est incompatible avec les théories des scientifiques quant aux modèles de cosmologie actuels.

C’est la masse de ces galaxies, comparable à celle de la Voie lactée, qui a surpris les astronomes, étant beaucoup plus grande que ce qu’ils prévoyaient pour des galaxies de cet âge. Elles se seraient formées environ 600 millions d’années après le Big Bang, survenu il y a 13,8 milliards d’années. L’une d’entre elles contiendrait jusqu’à 100 milliards d’étoiles.

Les galaxies découvertes se seraient formées environ 600 millions d’années après le Big Bang, survenu il y a 13,8 milliards d’années.

« La théorie nous dit qu’à ces âges reculés, les galaxies sont toutes petites et croissent très lentement », explique l’Australien Ivo Labbé, membre de l’équipe de chercheurs issus d’universités australienne, américaines, danoise et espagnoles, qui fait état de sa découverte dans une étude parue dans la revue Nature. « On pouvait typiquement s’attendre à ce qu’elles soient 10 à 100 fois plus petites en termes de quantité d’étoiles », ajoute M. Labbé.

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Images captées des six galaxies candidates. (Photo : NASA / ESA / CSA / I. Labbe)

Si les chercheurs ont pu dépister ces galaxies, c’est en analysant les premières images couleur captées par le télescope James Webb, outil clé dans l’évolution de nos connaissances, dont on dit qu’il nous fait remonter le temps.

« (Le télescope James Webb) permet de voir, par exemple, des galaxies très lointaines, grâce au concept du ‘décalage vers le rouge’, phénomène causé par l’expansion de l’univers (…) »

– Nathalie Ouellette, chargée des communications pour James Webb au Canada

« Il permet de voir, par exemple, des galaxies très lointaines, grâce au concept du ‘décalage vers le rouge’, phénomène causé par l’expansion de l’univers, qui amène la lumière bleutée ou ultraviolette des premières galaxies vers le rouge et l’infrarouge. Ces premières galaxies, qui sont invisibles pour un télescope comme Hubble, ne sont perceptibles que par un télescope infrarouge, comme James Webb », explique, en entrevue avec CScience, l’astrophysicienne Nathalie Ouellette, chargée des communications pour James Webb au Canada, et directrice adjointe de l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM) et de l’Institut de recherche sur les exoplanètes (iREx).

À cette étape des recherches, les galaxies sont appelées « candidates », leur statut devant encore être confirmé par des mesures en spectroscopie.

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Crédit Image à la Une : Pixabay