Présentée dans trois immeubles emblématiques, la 8ème édition de « Montréal du futur » est désormais accessible gratuitement au public, et ce jusqu’au 20 juin. CScience a pu assister à son dévoilement lors d’une avant-première, et découvrir en primeur des projets immobiliers qui revitaliseront le visage de la métropole au cours des prochaines années.
Innovation, développement durable, proximité et démocratisation de la culture… Voilà ce qu’on retient de l’exposition qui, comme son nom l’indique, nous montre le Montréal métropolitain sous un nouveau jour, au travers de panneaux, dessins, maquettes 3D, jumeaux numériques interactifs et vidéos invitantes.
« Il y a des projets spécifiquement écologiques, d’autres de proximité et de réinvention de l’environnement de travail, surtout dans la zone du centre-ville. »
– Robert J. Vézina, organisateur en chef de Montréal du futur
« La dernière édition s’est tenue en 2019. Elle aurait dû avoir lieu en 2021, mais, pandémie oblige, ça ne s’est pas fait. L’exposition en est une biennale, notamment pour laisser le temps aux architectes de présenter du neuf », explique Robert J. Vézina, organisateur en chef, rencontré au 1000 De La Gauchetière, soit l’un des trois endroits où découvrir le contenu de l’expo, offert de manière plus réduite à la Place Victoria et à la Tour CIBC.
« J’ai eu l’idée de prendre tous les modèles que vous voyez en 3D sur Google Earth, et on en a fait un énorme panneau du centre-ville, de 4 pi x 8 pi. Vous y découvrez, en jaune, les immeubles en construction, en bleu, ceux qui ont récemment été construits, et en bleu pâle, ceux à venir », relate M. Vézina, fier du portrait global et à jour « qui montre au citoyen ce qui se passe » en termes de développement. « Il y a des projets spécifiquement écologiques, d’autres de proximité et de réinvention de l’environnement de travail, surtout dans la zone du centre-ville », remarque l’organisateur en chef.
Le projet a notamment pu se concrétiser grâce à Agora Montréal, qui a mobilisé divers experts de sa communauté pour la réalisation de ce portrait et le jumeau numérique dont il est issu. Questionné à savoir si ce modèle d’innovation pouvait inspirer d’autres villes du Canada ou d’ailleurs, l’un de ses co-fondateurs, Vincent Gagnon, répond que « C’est vraiment un projet très local. Montréal, c’est notre amour ! On le fait par amour pour notre ville, mais rien n’empêche que le modèle soit repris par d’autres villes. De nos jours, avec internet, c’est moins compliqué ! »
« C’est vraiment un projet très local. Montréal, c’est notre amour ! »
– Vincent Gagnon, co-fondateur d’Agora Montréal
Des projets « humains », écolo et techno
Des kiosques de nombreuses organisations participantes ont été disposés ici et là, ceux tantôt du Groupe Petra et du Groupe Mach, tantôt d’autres associations immobilières, promoteurs et développeurs, bureaux d’architectes, firmes d’avocats, courtiers, banques, entrepreneurs généraux, ingénieurs et groupes conseil.
On se focalise sur les changements attendus et « centrés sur l’humain », notamment dans le centre-ville, où l’on souhaite attirer les travailleurs actuellement conquis par le télétravail, et où l’on prévoit l’offre de divers services et attractions de proximité, ainsi que la rénovation de musées emblématiques. On expose les projets concernant l’ajout d’édifices d’enseignement supérieur, l’ouverture de nouveaux hôtels et le réaménagement de plusieurs artères. On s’intéresse aussi au développement d’un quartier prisé de Montréal, soit celui de Griffintown, que l’on sait affecté par le bruit généré par le REM — autre sujet d’intérêt. On présente également les réfections attendues de tunnels majeurs du MTQ.
On précise toutefois que « les projets présentés à l’exposition ne sont pas nécessairement officialisés ou approuvés », même si « plusieurs projets présentés sont ancrés dans la réalité ». Ce qu’il faut en retenir, c’est surtout « une vision de l’avenir ».
Un lieu public consacré à la culture
CScience a fait la rencontre de Frédéric Morin-Bordeleau, directeur général de MR-63, présent comme exposant pour faire valoir les retombées de ce projet, qui consiste en la revitalisation des anciens wagons de métro.
« On en utilise huit pour faire un bâtiment de trois étages qui sera un nouveau lieu public pour découvrir la culture locale. Pour nous, la culture, c’est plus que l’art; ça s’étend aussi à la gastronomie et au design. C’est autant une exposition d’architecture, qu’un café-art qui vend des produits locaux. Notre offre est zéro déchet et le plus écologique possible. Nous nous sommes donnés pour mission d’être un laboratoire d’essai pour de nouvelles technologies durables, par exemple, en s’associant avec la SAQ pour utiliser le verre concassé de ses bouteilles et le rentrer dans le ciment dans le but de réduire l’empreinte carbone. Avec le Jardin botanique, on essaie de voir quel type de phytotechnologie pourrait aider dans un contexte de bâtiments », de proposer M. Morin-Bordeleau.
Des bâtiments intelligents et un réseau électrique plus résistant
L’un des kiosques rend compte des bénéfices des services clés en main d’Hilo, offerts par Hydro-Québec, et rappelle notamment le fonctionnement de son système de défis et récompenses pour les usagers.
On y présente également une autre facette d’Hilo, qui agit comme centrale virtuelle, diminuant automatiquement la consommation des systèmes de contrôle, comme le chauffage ou la ventilation, en communiquant avec les maisons et bâtiments intelligents connectés. Hilo libère ainsi l’électricité nécessaire pour répondre aux besoins du réseau et en assurer la stabilité. On explique qu’à terme, la centrale permettra de soutenir le réseau, par exemple, en facilitant la reprise du service en cas de panne.
Heures d’ouverture de l’exposition :
• Mercredi 14 juin 8h30 – 18h30
• Jeudi 15 juin 8h30 – 20h00
• Vendredi 16 juin 8h30 – 20h00
• Samedi 17 juin 10h00 – 18h30
• Dimanche 18 juin 10h00 – 18h30
• Lundi 19 juin 8h30 – 18h30
• Mardi 20 juin 8h30 – 17h30
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Crédit Image à la Une : Chloé-Anne Touma