Rétrospective IA : la finance à l’ère des algorithmes

Rétrospective IA : la finance à l’ère des algorithmes

Le monde de la finance profite grandement des innovations du numérique, au point où l’on a créé un terme entièrement dédié à ce domaine : la « Fintech ». Comme dans plusieurs autres cas, l’intelligence artificielle (IA) promet de révolutionner ce secteur et ce de multiples façons. Petit retour sur une année de nouvelles à propos de la Fintech chez CScience IA.

En octobre dernier, l’Université de Sherbrooke (UdeS) conclut un partenariat avec la firme en intelligence d’investissement Laplace Insights.

Cette entente vise à la création de nouveaux algorithmes mieux adaptés pour prédire les variations des marchés financiers.

Depuis 3 ans, les équipes de Laplace Insights travaillent avec le professeur-chercheur Shengrui Wang au département de l’informatique de la Faculté de sciences de l’UdeS.

Avec 18 étudiants en informatique, mathématique, finance et en génie informatique, celles-ci ont contribué au projet depuis sa création dans le cadre de stages ou membres du personnel de recherche.

Quelques semaines plus tard, CScience IA vous propose une émission « C+Clair » consacrée à la Fintech.

Pendant près de 30 minutes, le directeur de publication de CScience IA, Philippe Régnoux, discute avec deux experts, Oumar Diallo, directeur, Fintech et Innovation à l’Autorité des marchés financiers et Jean-Marc Patenaude, président de la firme en intelligence d’investissements Laplace Insights.

Selon les informations obtenues dans le cadre de cette émission, le secteur des technologies financières ne cesse de croître. En 2018, l’investissement a atteint 55 milliards de dollars à l’échelle mondiale, soit près du double de l’année précédente, selon la firme Accenture.

Dans la grande région de Montréal, il y avait l’an dernier, plus de 100 000 emplois et près de 3 000 entreprises dans le domaine de la Fintech.

DOSSIER FINTECH

Puis, en novembre on découvre notre grand dossier Fintech dans lequel on apprend que même s’il y a un engouement pour les technologies de l’IA dans l’univers financier, son adoption demeure encore faible au Québec.

En effet, selon une analyse de la firme Ernst & Young (Indice d’adoption des FinTech 2017, juillet 2017) reprise par le gouvernement du Canada dans son Portrait sectoriel du Québec 2018-2020 : Finance, assurances, immobilier et location, on estime que le « taux global d’adoption des FinTech au Canada est de 18 % », l’un des plus faibles parmi les 20 pays recensés (dont la moyenne est plutôt de 33 %).

Le même mois, l’équipe de CScience IA vous présente une capsule vidéo informative sur les outils transactionnels en bourse disponibles en ligne. Dans « Peut-on s’improviser Trader grâce à l’IA? », les journalistes Chloé Gibert et Antoine Bourdarias examinent « une petite révolution dans le monde du trading qui séduit particulièrement les jeunes ».

En janvier 2021, c’est au tour des Comptables professionnels agréés du Canada de remettre en question leur métier à cause de l’IA.

En effet, on se demande si les comptables seront un jour remplacés par des robots.

Pour sensibiliser ses membres sur l’impact de l’IA, puis plus largement de l’ère numérique sur la profession, CPA Canada a publié un rapport sur les Mégadonnées et l’IA dans L’avenir de la comptabilité et de la finance.

« L’IA va avoir un impact très important sur la profession comptable, et c’est dans cette optique que notre partenaire national étudie et accompagne nos membres dans cette transformation numérique », anticipe Geneviève Mottard, Présidente et chef de la direction de l’Ordre des CPA du Québec.

Quelques jours plus tard, on apprend que Deloitte, la plus grande firme multinationale d’audit, adopte une nouvelle plateforme nommée True Voice.

Celle-ci est un exemple des produits augmentés par l’IA qui sont proposés aux banques pour améliorer leurs opérations.

Le logiciel d’écoute de conversations téléphoniques dans les centres d’appels aide les institutions à mieux comprendre les interactions entre les employés et les clients.

L’algorithme de True Voice permet « l’analyse comportementale (mots, rythme, pauses), le sentiment client (rapport et aperçu de toutes les communications, piste d’audit), le score de satisfaction et la transcription vocale (audio vers texte) », explique Mukul Ahuja, leader des services financiers chez Omnia AI, département d’expertise en IA chez Deloitte.

INTÉGRER L’IA EN ENTREPRISE FINANCIÈRE

Une analyse de Roger Vandomme publiée en février nous expose comment procéder à l’adoption de l’IA dans les milieux de travail financiers.

Identifier les décisions à prendre et les tâches répétitives à automatiser est nécessaire avant l’intégration de quelque outil de Fintech que ce soit.

Parmi les tâches répétitives, nous observons souvent la frustration engendrée par la saisie manuelle des factures, qui peut être éliminée grâce aux technologies de l’IA, selon M. Vandomme.

On découvre aussi le nouvel outil de la Banque canadienne impériale de commerce (CIBC), « À la loupe CIBC », lancé le 3 février dernier.

Faisant appel à l’IA et à l’apprentissage machine, la technologie offre aux clients des recommandations personnalisées fondées sur des données qui se basent sur leurs opérations financières.

Effectivement, un nombre croissant de solutions bancaires sont automatisées et font appel à l’IA et les algorithmes déployés par les banques peuvent désormais analyser dépenses et revenus, placements et plans de retraite individuels pour offrir un service sur mesure. S’arrogeront-ils la place des planificateurs financiers?

Enfin, en mai, un article d’Antoine Bourdarias nous fait connaître la compagnie J4 Capital et son fondateur Jeff Glickman.

Grâce à des algorithmes développés au cours des dix dernières années, l’entreprise qui ne compte que quatre employés est en mesure de prédire les variations de la bourse, et ce, avec un succès de 60 %, un résultat bien au-dessus des autres firmes. À titre de comparaison, Renaissance Technologies, un des fonds spéculatifs « humains » les plus réputés au monde, arrive au mieux à 51% de bonnes prédictions des courbes.

Sonne-t-on le glas des « Traders » tels qu’on les connaît?

Crédit photo: Pexels/Nappy