Au lendemain de la pandémie et avec les avancées technologiques en réalité virtuelle, l’immersion devient de plus en plus une condition sine qua non de l’expérientiel. Inclusivité, innovation et créativité, tels sont les mots d’ordre pour rester un chef de fil dans ce monde compétitif.
Les piliers de l’expérientiel
La directrice au développement d’affaire de Mycotoo, Fri Forjindam, et la cheffe mondiale des affaires commerciales de Superfly, Aamna Jalal, avancent qu’il existerait quatre principaux piliers afin de rester à l’avant-garde dans un écosystème en mouvement.
Redéfinir la culture par l’expérience est une première caractéristique clé pour Mme Forjindam. S’intéresser à des sous-groupes liés à des communautés précises lors de la création d’un événement permet d’aller chercher des publics et des revenus ciblés. « Selon moi, le futur de l’expérientiel repose sur des expériences qui voit la culture comme un outil critique pour attirer de nouvelles audiences », lance-t-elle à la conférence XP Fronts : L’Avenir de l’Expérientiel lors du C2 Montréal.
La créativité et la collaboration sont aussi essentielles à la réussite de ce type de projet, croit Fri Forjindam. Elle cite comme exemple la foire d’art contemporain africain 1-54, qui réunit à Marrakech des artisans, participants et commerçants internationaux tout en faisant rayonner la culture locale.
« Selon moi, le futur de l’expérientiel repose sur des expériences qui voit la culture comme un outil critique pour attirer de nouvelles audiences. »
– Fri Forjindam, directrice au développement d’affaire de Mycotoo
Lors de la même conférence, les panélistes invitent à reconnaître l’importance des femmes comme organisatrices d’événements, mais aussi comme participantes. « Les femmes, en tant que consommatrices, sont une force sur laquelle il faut compter. Nous ne pouvons pas les ignorer en tant que consommateurs, cela doit faire partie de notre futur ADN », croit Aamna Jalal. Elle rappelle que les femmes iraient plus à des événements expérientiels que les hommes, surtout celles qui ont des enfants.
Enfin, Fri Forjindam et Aamna Jalal recommandent d’entretenir des réflexions sur la « durabilité, l’inclusivité et l’impact mondial » d’un événement. La technologie peut être une avenue intéressante, soulignent-elles. Par exemple, l’inclusion de lunettes de haute technologie a permis à un DJ atteint de sclérose latérale amyotrophique (SLA) de se produire sur scène malgré sa maladie.
Embellir le réel, ou le mettre en lumière
La réalité étendue (XR) taille sa place dans le monde de l’expérientiel, alors que cette technologie cherche à amener une valeur ajoutée aux expériences. La XR regroupe l’ensemble des technologies immersives telles que la réalité augmentée (RA), la réalité mixte (MR) et la réalité virtuelle (RV ou VR). Pour Leah Rubin-Cadrain, responsable de la création chez Snapchat, ces technologies permettent de voir le monde tel un canevas et de travailler avec « des caméras qui superposent le design, les utilitaires et l’art. »
Cependant, elle suggère que la tentation d’utiliser les technologies de réalité augmentée (RA) comme manière d’embellir le monde n’est pas forcément la seule voie à suivre.
« La beauté n’est pas toujours la perfection. (…) Je me mets au défi d’utiliser la RA non seulement pour adoucir les limites du monde, mais aussi pour mettre en lumière la réalité et c’est parfois ce qui est le plus piquant. »
– Leah Rubin-Cadrain, responsable de la création chez Snapchat
Elle compte notamment modifier un logiciel qui permet d’essayer des produits de beauté en RA. Plutôt que d’adoucir la peau, masquer les veines, les pores et les rides, Mme Rubin-Cadrain aimerait modifier l’algorithme pour qu’il ne supprime plus automatiquement ces caractéristiques.
Pour Félix Lajeunesse, chef créatif et cofondateur de Felix & Paul Studios, une expérience réussie doit être imprévisible et donner l’impression à l’utilisateur qu’il est le protagoniste. L’an dernier, Felix & Paul Studio présentait à Montréal Space Explorers: L’INFINI, un voyage en réalité virtuelle au cœur de la Station spatiale internationale (SSI). L’utilisateur fait son propre parcours au sein de la SSI, rendant son expérience unique.
Réalité virtuelle : voyager dans l’espace, les pieds sur Terre
« Cela ajoute un caractère d’imprévisibilité à l’expérience, ce qui est un reflet de la vraie vie. (…) Les gens se sentent importants, qu’ils font partie de l’expérience. Ils se souviennent ainsi de l’expérience comme quelque chose de personnel, et non comme quelque chose qu’ils ont simplement regardé, ce qui est un changement important », ajoute M. Lajeunesse.
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Crédit Image à la Une : Roxanne Lachapelle
