Un nouveau laboratoire pour les jeunes, axé sur la technologie et l’innovation sociale

Un nouveau laboratoire pour les jeunes, axé sur la technologie et l’innovation sociale

Doter les jeunes d’un « laboratoire qui offre les compétences, les activités et le réseau de contacts qui vont aider les futurs entrepreneurs à utiliser la technologie pour le bien social », c’est ce que propose le Lab d’innovation sociale de Digital Moment. Le 28 juin, à Montréal, marquait le lancement de la première édition du programme.

Depuis 10 ans, Digital Moment, anciennement appelé Kids Code Jeunesse, a pour but de rendre le développement de la technologie accessible à tous et aide les jeunes à développer des compétences numériques, liées au codage, aux algorithmes et à l’intelligence artificielle (IA), entre autres. « La collaboration, la création et la communication » sont centrales pour Digital Moment, affirme Indra Kubicek, présidente et chef de la direction financière de Digital Moment.

« Notre monde traverse de grands bouleversements avec l’arrivée de technologies comme l’IA. Ceci amène des défis, des opportunités et des risques pour nous tous, mais surtout pour les jeunes, qui sont ceux qui vivront avec les décisions prises en lien avec ces technologies. »

– Indra Kubicek, présidente et chef de la direction financière de Digital Moment

Un programme « interactif »

« Notre monde traverse de grands bouleversements avec l’arrivée de technologies comme l’IA. Ceci amène des défis, des opportunités et des risques pour nous tous, mais surtout pour les jeunes, qui sont ceux qui vivront avec les décisions prises en lien avec ces technologies », enchaîne-t-elle. C’est dans cet esprit que le Lab d’Innovation Sociale a été créé, afin de donner un espace où les jeunes sentent que leur voix est entendue et où ils obtiennent les outils, les opportunités et la confiance nécessaires pour mener des discussions sur les enjeux technologiques.

Du 10 au 19 juillet, près de 25 jeunes prendront part au programme, qui « ne sera définitivement pas comme l’école », blague la présidente de Digitale Moment. « Nous voulons que ce soit interactif et qu’ils nous partagent ce qu’ils ont envie de faire. Nous allons leur donner l’espace pour discuter des enjeux sociaux ou communautaires qu’ils ont envie de changer, pour ensuite leur offrir une expertise en technologie et en IA, notamment », ajoute-t-elle.

Différents experts, dont des facilitateurs, mentors, experts en digital, communicateurs et entrepreneurs encadreront les jeunes, qui vont assisté à différents événements, dont le Startupfest de Montréal. Le Lab d’Innovation Sociale mènera avec les jeunes des discussions sur l’éthique de l’IA et sera « un espace où les jeunes peuvent questionner, discuter et innover ensemble », souligne Indra Kubicek.

L’innovation n’a pas d’âge

Lors du lancement, le projet d’une future participante au programme a été présenté : Calmos, une application web et mobile destinée aux élèves qui ont un trouble anxieux. « Je trouvais que le suivi et le soutien qu’on a, surtout dans le milieu scolaire, ne sont pas adaptés à nos besoins », rapporte Yasmine Ben Arous, une élève de secondaire 4 au Collège Notre-Dame, qui compte un jour devenir ingénieure en biomédical.

« Être capable d’utiliser cette technologie à mon âge, et de peut-être permettre à d’autres de l’utiliser, c’est quelque chose que j’aime de l’IA. On peut vraiment faire quelque chose de beau avec l’IA. »

– Yasmine Ben Arous, fondatrice de Calmos et élève au Collège Notre-Dame

L’application fait un suivi de l’anxiété des utilisateurs en récoltant des données liées aux biomarqueurs nocturnes de l’anxiété. Ces données sont ensuite traitées par un système d’IA analysant la gravité des symptômes : s’ils sont suffisamment graves, une alerte peut être envoyée à un travailleur social afin de l’informer de la détresse anxieuse d’un jeune. Les jeunes peuvent également suivre leurs données sur l’application, qui peut prévenir et suivre les crises d’anxiété de l’utilisateur, tout en offrant un soutien personnalisé adapté aux jeunes.

Considérant que l’anxiété monte en flèche chez les jeunes depuis la pandémie, et qu’il y a un manque de personnel en santé mentale, la création de Calmos est apparue comme particulièrement importante pour Yasmine. Depuis le début de son projet, en 2021, Yasmine a remporté de nombreux prix pour Calmos, dont la Bourse de l’université de Sherbrooke lors de l’Expo-sciences 2021. Elle souhaite que de plus en plus de jeunes réfléchissent à des solutions et innovations technologiques.

« Souvent, on croit que la technologie est réservée aux experts. Être capable d’utiliser cette technologie à mon âge, et de peut-être permettre à d’autres de l’utiliser, c’est quelque chose que j’aime de l’IA. On peut vraiment faire quelque chose de beau avec l’IA », lance Yasmine, qui se dit très excitée à l’idée de prendre part au programme cet été.

https://www.cscience.ca/2022/10/25/emission-cclair-edtech-lia-peut-elle-aider-lecole-a-grandir/

« Les jeunes ont la solution »

Lors de la soirée de lancement, de futurs élèves participants du Laboratoire ont pris la parole pour discuter d’intelligence artificielle : « On sait que l’IA est le futur. Ça ne devrait pas être un handicap, mais plutôt un outil (…) On devrait avoir des cours encadrés et centrés sur l’IA. O n a besoin de mieux la comprendre », a expliqué Amani, l’une des participantes du programme d’été.

« (…) Il va continuer d’avoir un tournant avec la technologie. C’est vous les jeunes qui avez la solution. Aujourd’hui, c’est nous qui devons apprendre de vous. »

– Paul Evra, directeur général du Centre Lasallien

Adam, un autre élève, croit aussi que l’IA devrait être enseignée à l’école et « être une matière obligatoire comme le français ou l’anglais. L’IA est pratiquement une langue en soi, et il sera nécessaire de comprendre cette langue puissante. » Bien que le cours de CCQ aborde des questions liées au numérique tout au long du parcours scolaire de l’élève, certaines personnes œuvrant en pédagogie et en technologie craignent que ce ne soit pas suffisant.

Pour Joshua, « nous devons accepter les changements technologiques, apprendre à leur sujet, éduquer les autres et s’éduquer soi-même pour pouvoir comprendre les technologies et contribuer à leur développement. » Il croit aussi qu’il importe de réfléchir à ce que le libre arbitre a comme force face aux algorithmes de recommandation et que l’IA aura un fort impact sur les emplois.

« Plus de 50% des emplois que vous allez occuper plus tard n’existent pas aujourd’hui. Pourquoi? Parce qu’il va continuer d’y avoir un tournant avec la technologie. C’est vous les jeunes qui avez la solution. Aujourd’hui, ce sont nous qui devons apprendre de vous », estime Paul Evra, directeur général du Centre Centre Lasallien, partenaire communautaire du Lab d’Innovation Sociale.

https://www.cscience.ca/2023/06/28/analyse-les-ia-generatives-et-chatgpt-au-service-de-la-creativite/

Crédit Image à la Une : Roxanne Lachapelle