Forum IA Québec : l’organisme se greffe au Conseil de l’innovation

Forum IA Québec : l’organisme se greffe au Conseil de l’innovation

Au cours d’une visioconférence privée en compagnie de collaborateurs, partenaires et journalistes, ainsi que de l’Innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, et du sous-ministre adjoint à la science et à l’innovation, Mathieu Gervais, la Présidente-directrice générale du Forum IA Québec, Marie-Paule Jeansonne, vient d’annoncer la fin de parcours de l’organisme en tant qu’entité distincte, et sa fusion avec le Conseil de l’innovation du Québec.

« Pour continuer d’accélérer davantage l’intégration de l’intelligence artificielle dans tous les secteurs d’activité, le Forum IA Québec va joindre ses forces à celles du Conseil de l’innovation du Québec, dirigé par M. Sirois », a déclaré la PDG de l’organisme à but non lucratif (OBNL).

Une mission à poursuivre

Le Forum IA Québec a été créé en avril 2020 pour renforcer le positionnement stratégique de l’intelligence artificielle (IA) dans l’économie québécoise. « Depuis, nous travaillons fort à mobiliser l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’IA, à tous les paliers de sa chaîne de valeur, allant des centres de recherche en recherche fondamentale, à ceux en recherche appliquée, en passant par les entreprises qui adoptent l’IA ou qui en offrent des solutions. Le tout est fait dans le but précis de maximiser les impacts de l’intelligence artificielle, dans tous les secteurs d’activité au Québec », a-t-elle indiqué, admettant qu’il ne s’agissait pas d’une « mince tâche ». Mais cette absorption par le Conseil de l’innovation ne va-t-elle pas, justement, réduire la surface d’impact et le champ d’action ? L’innovateur en chef, le sous-ministre et la PDG pensent le contraire.

« L’union des deux organismes va ainsi permettre un meilleur arrimage des efforts, et une plus grande force de frappe (…) »

– Marie-Paule Jeansonne, PDG du Forum IA Québec

« Ce qu’on constate, c’est que le Forum IA et le Conseil d’innovation ont des missions respectives qui sont excessivement similaires, en termes d’aiguillage, de mesure de la performance et de promotion des membres de l’écosystème de l’innovation. L’union des deux organismes va ainsi permettre un meilleur arrimage des efforts, et une plus grande force de frappe, ne serait-ce qu’en bénéficiant de la courroie de transmission que représente le réseau de conseillers que déploie le Conseil de l’innovation à travers le Québec, et qui est déjà très établi », a soutenu Mme Jeansonne.

Mathieu Gervais

« Certains se demandent si le mandat du CIQ est trop large, si le traitement du dossier de l’IA en sera diffus et si on jette le bébé avec l’eau du bain », a entamé le sous-ministre Mathieu Gervais. Se voulant rassurant, il a maintenu que « la mission première du Conseil de l’innovation du Québec est de stimuler l’adoption de nos innovations par nos entreprises. En tant que domaine important de l’innovation au Québec, l’IA s’y insère et pourra en bénéficier, en plus de pouvoir accéder peut-être plus facilement aux secteurs où l’intégration semblait moins évidente jusqu’à présent. »

En réponse aux questions de CScience, Luc Sirois a réitéré que le fait de mettre l’emphase sur l’IA faisait partie de la stratégie du Conseil et de la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation (SQRI2). « Les récentes données nous montrent que la transformation numérique est une priorité nationale. Il y a des moyens puissants qui servent à accélérer cette transition, incluant l’appropriation de l’usage et de la valorisation des données, qui passent forcément par l’intelligence artificielle, et c’est aussi le message qu’envoient les entreprises », de noter l’Innovateur en chef.

Les réalisations

Mme Jeansonne n’a pas manqué de rappeler les actions menées par l’OBNL au cours de son mandat, dont la Vitrine québécoise de l’IA, un outil qui met en valeur les acteurs de l’écosystème, et qui permet aux organisations d’évaluer leur niveau de maturité en matière d’intelligence artificielle, afin d’identifier leurs faiblesses et d’accélérer leur intégration de l’IA.

Elle a également précisé que le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie maintenait les subventions offertes en soutien à l’intelligence artificielle au travers du Forum IA, « pour permettre au Conseil de l’innovation d’en reprendre les initiatives stratégiques et, même, de leur donner plus d’ampleur grâce à l’équipe d’experts mobilisée ».

Le départ annoncé de la PDG

Sarah Gagnon-Turcotte

Si elle ne souhaite pas poursuivre, au Conseil de l’innovation, l’œuvre qu’elle a menée jusqu’à présent, Marie-Paule Jeansonne entend bien continuer de s’impliquer auprès de l’écosystème, et soutenir la même mission. C’est du moins ce qu’elle a réitéré auprès de CScience lors de la période de questions : « Je n’ai rien d’officiel à annoncer pour l’instant, j’espère bientôt pouvoir faire part des nouveaux défis qui m’attendent. Il est certain que la question du développement économique, la mission de l’adoption de l’intelligence artificielle dans tous les secteurs d’activité, et la proximité avec l’écosystème de l’IA me tiennent à cœur et font en sorte que je vais demeurer dans le paysage. »

C’est donc Sarah Gagnon-Turcotte qui assurera sa relève au sein du Conseil de l’innovation, en tant que Directrice, Adoption de l’innovation et de l’intelligence artificielle.

La transition sera complétée « en grande partie » d’ici le 31 janvier, a indiqué Mme Jeansonne.

Crédit Image à la Une : Marie-Paule Jeansonne et Luc Sirois. (Archives)