Nos aînés victimes de fraudes : quelles solutions pour les éviter ?

Nos aînés victimes de fraudes : quelles solutions pour les éviter ?

Votre neveu de sept ans manie un cellulaire et ses applications (celles auxquelles il a droit, bien sûr) comme Jimmy Hendrix maniait sa guitare ? Normal ! À l’image d’Obélix, il est tombé dans la soupe des technologies dès son très jeune âge. Toutefois, pour grand-maman, la soupe des technologies n’existait pas lorsqu’elle était jeune. Aujourd’hui, elle a l’impression qu’on lui force la cuillère pour avaler quelque chose qu’elle ne connaît pas. Sans leur « imposer la cuillère », il est important de sensibiliser nos proches vieillissants aux enjeux technologiques qui les concernent. Voilà pourquoi je vous présente les deux principaux enjeux technologiques auxquels ils sont confrontés : 1) la gestion des identifiants et mots de passe, et 2) les fraudes.

Gestion des identifiants et des mots de passe

Un identifiant et un mot de passe différents partout : voilà ce qui est recommandé pour empêcher les arnaqueurs d’accéder à nos différents comptes (bancaires, courriels, Facebook, etc.). 

La solution simple (mais pas si simple) qui assure une sécurité maximale pour nos identifiants et mots de passe est de les mémoriser, mais comme la mémoire est une faculté qui oublie (surtout en prenant de l’âge), on l’écarte d’emblée. 

Voici 4 solutions simples et efficaces :

1. Noter les identifiants et mots de passe sur un papier, puis le ranger en lieu sûr. 

Entre autres lieux sûrs : un coffre-fort, un livre ou le tiroir d’une commode. Le porte-monnaie n’en est assurément pas un… pour une raison évidente.

2. Noter les identifiants et mots de passe sur fichier chiffré (crypté) sur un ordinateur.

Avec un fichier chiffré, il suffit que de se souvenir d’un seul mot de passe pour ouvrir ledit fichier qui contient tous les autres. Lisez la procédure à suivre pour chiffrer un fichier Word.

3. Noter les identifiants et mots de passe dans un fichier qui se trouve sur une clé USB, puis la ranger en lieu sûr. On se rappelle ce qu’est un lieu sûr.

4. Utiliser un gestionnaire de mots de passe

Un gestionnaire de mots de passe est un type de logiciel ou de service en ligne qui permet à un utilisateur de gérer ses identifiants et mots de passe en les centralisant dans une base de données. Rien à mémoriser ! Le gestionnaire s’en charge. Parmi les gestionnaires les plus populaires il y a 1Password, LastPass, Dashlane et Keeper. 

Lorsqu’il est question de sécurité, il faut se rappeler qu’on a un choix à faire en termes de fonctionnalité. Il n’existe donc pas une seule solution qui convient à tout le monde. C’est pour cela qu’on vous en propose 4. C’est certain que certaines de ces solutions sont plus sécuritaires que d’autres. Toutefois, si on met nos exigences de sécurité trop hautes, nos aînés ne vont pas trouver ça fonctionnel et ne vont tout simplement pas l’utiliser.

Alors, acceptons de baisser un peu notre niveau de sécurité, tout en ayant quelque chose de tout à fait acceptable, et de façon à ce que soit adapté et utilisé par nos aînés.

https://www.cscience.ca/2023/05/12/top-5-des-secteurs-les-plus-et-moins-securitaires-selon-les-canadiens/

Les fraudes

Les fraudes peuvent être divisées en 3 catégories : les fraudes par téléphones, les fraudes par Internet (courriel et réseaux sociaux) et, les plus récentes, les fraudes par texto. 

Fraude par téléphone

Les arnaques téléphoniques sont nombreuses. Voici les plus fréquentes :

1. L’arnaque du grand-parent

La personne commence souvent l’appel par « Allo grand-maman/grand-papa, tu me reconnais ? ». En répondant un nom, l’arnaqueur l’utilisera pour se faire passer pour le petit-enfant. Il poursuivra avec une histoire abracadabrante pour demander de l’argent. 

Quoi faire :

  • Ne jamais offrir d’information à un interlocuteur. S’il demande « M’as-tu reconnu ? », dire « non » et demander son identité.
  • Poser des questions personnelles pour s’assurer de l’identité de l’interlocuteur. 
  • Dire à l’interlocuteur « Je te rappelle dans 5 minutes. », puis contacter la personne qu’il prétend être. 

2. Le faux agent

Une personne se fait passer pour un agent de service (banque, cartes de crédit, gouvernement du Canada ou du Québec, compagnie de télécommunications, etc.). Elle raconte une histoire qui semble tenir la route afin de soutirer des informations personnelles (numéros de carte de débit, crédit, compte bancaire, assurance sociale). 

Quoi faire :

  • Raccrocher et appeler le service concerné afin de s’assurer de la véracité de l’appel. 

3. Le « Vous m’entendez bien? » ou « Vous êtes bien monsieur ou madame x? »,

Dès qu’on décroche, une personne pose l’une de ces deux questions auxquelles on répond « oui ». L’escroc obtient ainsi une signature vocale qu’il pourra utiliser avec des systèmes d’authentification vocale. 

Quoi faire :

  • Au lieu de répondre « oui », répondre « Qui est au bout du fil ? »

L’astuce ultime pour les 3 précédentes arnaques est de ne pas répondre à un numéro inconnu. Si c’est vraiment important, la personne laissera un message, tout simplement. 

Fraude par internet (courriel et réseaux sociaux)

Concentrons-nous sur les fraudes par courriels, puisqu’elles concernent davantage les aînés. Ces dernières servent à recueillir des informations personnelles. Voici quelques exemples : 

courriel frauduleux1 courriel frauduleux2

Quoi faire :

Ne cliquer sur AUCUN des liens et AUCUNE des pièces jointes et contacter l’entreprise ou l’institution concernée directement par téléphone. 

Fraude par texto

Comme les fraudes par courriels, les fraudes par texto servent à recueillir des informations personnelles. Voici un exemple :

fraude par texto - chronique emeline manson

Quoi faire :

Ne pas répondre ou cliquer sur AUCUN lien et contacter l’entreprise ou l’institution concernée directement par téléphone. 

Vous voilà maintenant mieux outillé pour accompagner l’un de vos proches vieillissants à comprendre les enjeux technologiques qui le concernent. Toutefois, ne soyez pas étonné si, même avec les meilleures intentions du monde, rien de tout ça ne l’intéresse. Ça se peut très bien qu’ils n’aient pas envie de se prendre la tête avec les technologies. C’est pourquoi, comme proche, votre rôle de soutien est précieux. Une personne de confiance sur laquelle il peut compter pour le conseiller, le rassurer, répondre à ses questions… et aussi réparer les gaffes. Eh oui, ça arrive parfois même lorsqu’on fait attention!

À voir également :

https://www.cscience.ca/2023/02/23/emission-cclair-nos-aines-sont-ils-depasses-par-les-technologies/

Crédit Image à la Une : Beth Macdonald / Unsplash