Imaginez « un monde où chaque décision (serait) guidée par la puissance de l’intelligence collective », « où chaque territoire (serait) connecté », et « où les technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle (renforceraient) nos entreprises et nos communautés, ouvrant de nouvelles perspectives aux défis de l’heure ». C’est la société du futur que l’édition 2023 de MTL connecte, propulsée par le Printemps numérique, nous invite à rêver, pour un avenir de plus en plus à notre portée.
Du 10 au 13 octobre, à l’École NAD, l’écosystème de l’innovation technologique et numérique se mobilise à Montréal au profit de « l’intelligence collective » – thématique du grand rendez-vous MTL connecte 2023, que l’entreprise Microsoft définit comme étant « la capacité intellectuelle d’une organisation ou d’une communauté (…) à réaliser des tâches complexes grâce aux interactions nouées entre ses membres et aux synergies réalisées qui en découlent ».
Donnant lieu à des dizaines de conférences, vitrines favorisant la découvrabilité de modèles d’innovation, et cocktails de réseautage propices à l’échange d’idées, l’événement est l’occasion d’épaissir son carnet de contacts en vue de former de nouveaux partenariats, mais aussi de s’inspirer et d’en inspirer d’autres, selon la directrice adjointe de l’Institut TransMedTech, Marie-Pierre Faure, qui y animait une table ronde sur l’hôpital connecté, ce jeudi 12 octobre : « C’est là que l’on rencontre et échange avec des acteurs de l’innovation qui partagent la même passion et les mêmes objectifs! », a-t-elle confié à CScience.
Le rôle de l’IA et des données pour bâtir l’ « hôpital connecté »
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« Nous allons vous connecter à l’hôpital du futur, qui se veut la suite logique de comment nos systèmes de santé évoluent, comment le patient évolue, et de ce changement de paradigme qui fait que le patient prend un rôle plus important, devenant lui-même connecté », a lancé Mme Faure, pour ouvrir les échanges qui ont précédé la remise des prix « MTL Tech ».
« La première notion que nous évoque la combinaison de l’IA et de la santé, c’est généralement l’aide au diagnostic, puis l’analyse en imagerie. Mais dans un contexte où l’IA permet de connecter les hôpitaux, elle va plutôt bonifier des technologies déjà existantes (…) »
– Barbara Decelle, conseillère à la recherche en santé chez IVADO
« La première notion que nous évoque la combinaison de l’IA et de la santé, c’est généralement l’aide au diagnostic, puis l’analyse en imagerie », a entamé la panéliste Barbara Decelle, conseillère à la recherche en santé chez IVADO, impliquée dans le développement de plusieurs projets de recherche en intelligence artificielle. « Mais dans un contexte où l’IA permet de connecter les hôpitaux, elle va plutôt bonifier des technologies déjà existantes, et ainsi répondre à des enjeux techniques, par exemple, en assurant la cybersécurité des systèmes en ligne ou de télémédecine, la détection de brèches ou d’attaques. On parlera également de solutions d’IA pour protéger la confidentialité des données, ou d’IA générative pour produire des données synthétiques, issues de la même distribution que celle des données réelles. L’IA peut aussi aider l’échange d’information entre hôpitaux, et la communication entre divers intervenants, incluant les soignants, les patients et les proches aidants. »
C’est d’ailleurs ce que visent plusieurs hôpitaux en adhérant à la transition numérique. « Nous utilisons le ‘Connected Health Program’ (programme de santé connecté), qui garde l’Hôpital général juif connecté aux autres hôpitaux et aux CLSC, et où nous avons accès aux informations des patients, bien qu’il reste du travail à faire pour numériser certains dossiers relevant encore de la paperasse », a amené la panéliste Shirin Abbasi Nejad Enger, professeure agrégée permanente à l’unité de physique médicale du département d’oncologie Gerald Bronfman, et chercheure au Centre de cancer Segal de l’hôpital général juif.
La VR et l’immersion au rendez-vous
Les amateurs de réalité virtuelle (VR) ont aussi pu profiter des nombreuses activités immersives proposées lors de l’événement, notamment celles de l’entreprise D-BOX, qui conçoit des expériences de divertissement fondées sur des technologies de haute précision, dont les sièges de mouvement haptique, ou encore celles de thefury.ca, grâce à un casque de VR.
Ces innovations promettent d’être propulsées par le déploiement à grande échelle de la 5G, tel que l’expliquait il y a quelques semaines notre chroniqueur Quentin Hibon.
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Renforcer les systèmes de cybersécurité
La question du renforcement des systèmes de cybersécurité des organisations était abordée de façon transversale au cours de divers ateliers et conférences, étendus sur toute la semaine de MTL connecte.
Le fondateur et PDG de l’entreprise Bradley & Rollins, Bertrand Milot, proposait un atelier pour mieux comprendre comment opèrent les cybercriminels selon le type d’industrie et d’entreprise ciblé, rappelant que les systèmes traditionnels ne sont plus assez robustes pour faire face aux menaces de l’heure.
C’est d’ailleurs en compagnie de la Plateforme d’innovation numérique et quantique (PINQ2) que des discussions ont été menées autour des défis de cybersécurité engendrés par l’avènement de la cryptographie quantique, et l’importance d’établir des normes et pratiques communes pour garantir l’intégrité des données et des systèmes d’information.
Le conférencier William Simetin Grenon a fait valoir les bénéfices de l’apprentissage fédéré pour aider à surmonter les obstacles de confidentialité de données, consistant en des modèles d’apprentissage-machine entraînés à partir de données décentralisées, sur plusieurs appareils mobiles, ce qui permet d’éviter de concentrer la data sur une surface d’attaque vulnérable.
Lors des échanges entre François William-Croteau, Nicolas Merveille et Sébastien Gambs, il était surtout question de rendre les municipalités et territoires plus résilients en les amenant à se doter d’une gouvernance de données.
[En mode solution] Réinventer nos villes et mieux gérer les données municipales
Crédit Image à la Une : Panel de l’Institut TransMedTech sur l’hôpital connecté. (Photo : Chloé-Anne Touma)