« Le numérique fait partie intégrante de notre quotidien. L’utiliser comme source de motivation est une bonne façon de soutenir la réussite éducative des jeunes », a souligné le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, à l’annonce de l’octroi de 500 000$ de la part de son ministère à CyberCap, un organisme qui lutte depuis 23 ans contre le décrochage scolaire, grâce à des activités de sensibilisation et de formation axées sur le numérique.
La nouvelle tombe en pleine période d’ajustement pour de nombreux élèves, victimes de démotivation scolaire, au lendemain de la grève qui a paralysé le réseau de l’éducation, et alors que des orthopédagogues tirent la sonnette d’alarme quant aux inégalités qui en découlent. Une réalité qui commande de redoubler d’efforts en innovation pédagogique.
Sensibiliser les jeunes et stimuler leur ambition
En tant qu’incubateur québécois, CyberCap œuvre pour la persévérance scolaire en misant sur des activités de prévention et d’accompagnement destinées aux jeunes. Son programme RELÈVE NUMÉRIQUE, qui rejoint plus de 40 000 jeunes depuis son lancement en 2018, se consacre à offrir du soutien aux élèves et étudiants âgés entre 12 et 17 ans, ainsi qu’aux enseignants, dans l’intégration du numérique. La subvention permettra le déploiement de ce programme dans les écoles secondaires des régions de la Capitale-Nationale, des Laurentides, de Laval, de la Montérégie et de Montréal dès le début de 2024, avec pour ambition de couvrir tout le Québec d’ici trois ans.
En contexte d’omniprésence et de dépendance aux technologies, le programme sensibilise aux enjeux de cybersécurité et de comportements en ligne, en plus de viser à faire des citoyens de demain des utilisateurs plus « compétents et responsables », tel que l’explique la directrice générale de CyberCap, Marie-Astrid Dubant.
En plus du volet relevant de la sensibilisation éthique et du jugement critique, les ateliers et activités organisés dans le cadre de RELÈVE NUMÉRIQUE sont dédiés à encourager les jeunes à poursuivre leur parcours académique, en vue d’obtenir les compétences et diplômes requis aux formations débouchant sur les métiers du numérique, et à influencer positivement la perception de ces métiers auprès des jeunes en quête d’orientation. Le président du conseil d’administration de CyberCap, François Sansregret, y voit une opportunité de « stimuler une relève numérique qualifiée, accroître le taux de diplomation et par le fait même, soutenir le développement économique et social du Québec ».
Dossier : Les défis de recrutement dans le secteur des technologies
En marge de la lutte contre le décrochage, des enjeux propres à l’intérêt des jeunes filles pour les sciences ont d’ailleurs été soulevés lors des conférences TEDx du 13 janvier à Montréal, auxquelles l’équipe de CyberCap a répondu présente. Une toute jeune conférencière y rappelait le besoin criant de représentation féminine dans les domaines scientifiques, tant sur le plan académique que sur le marché du travail. « Les filles ont des sources d’inspiration limitées lorsqu’il s’agit de modèles féminins susceptibles de faire naître leurs intérêts dans ces domaines, car il y en a peu d’exemples dans les livres, les médias et la culture populaire. »
TEDx à Montréal : La toute jeune relève veut inspirer le changement et relever les défis de société
C’est aussi le constat de l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec (AESTQ), qui fait d’ailleurs la promotion des « STIM au féminin » dans une capsule qu’elle diffuse sur ses tribunes. « Les filles excellent généralement dans les études secondaires, mais leur présence dans certaines filières scientifiques post-secondaires est moins marquée. »
Crédit Image à la Une : Cybercap reçoit une subvention de 500 000 $ du ministère de l’Éducation