Des gestes simples et rapides pour réduire la pollution d’internet

Des gestes simples et rapides pour réduire la pollution d’internet

Savez-vous que pour réduire votre empreinte écologique, il vous est possible de poser des gestes simples et rapides sur internet, en quelques clics bien placés?

Lorsqu’on est incapable de faire le tri de ses objets ou de jeter quoi que ce soit, on dit qu’on est atteint du syndrome de la « syllogomanie », ou qu’on est désordonné. Mais les signes d’une accumulation compulsive peuvent aussi se manifester par des comportements que l’on adopte en tant qu’utilisateur du web, comme par le fait de ne jamais effacer ses courriels.

Une surconsommation d’énergie

Même lorsque nous ne sommes pas en train de regarder nos emails ou de naviguer sur le web, nos courriels sauvegardés sur Outlook, Gmail ou autre service de messagerie, continuent de consommer énormément d’énergie, en tant que données stockées sur des serveurs situés un peu partout dans le monde. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie rapporte qu’à eux seuls, ces milliards de serveurs génèrent le quart du CO2 émis par le numérique.

« Nos emails, comme toutes les pages et contenus d’internet, sont stockés sur des serveurs situés un peu partout sur le globe. Ces serveurs sont évidemment alimentés en électricité pour fonctionner. Plus il y a de données à stocker, plus il faut d’énergie pour garder les serveurs allumés et les refroidir », explique Jim Sam-Pan, expert web, en entrevue avec CScience.

« Plus il y a de données à stocker, plus il faut d’énergie pour garder les serveurs allumés et les refroidir. »

– Jim Sam-Pan, expert web

Mais que représente la pollution numérique engendrée par un simple courriel? Pas grand chose, sur une base individuelle. « Généralement, un email ne pèse pas bien lourd si on le compare à une vidéo sur Youtube ou un film sur Netflix. Cependant, la multiplication des infolettres, que nous subissons mais auxquelles nous avons souscrit, résulte en une quantité importante de données conservées dans une déchetterie numérique. »

Selon une étude de 2020 menée par le manufacturier américain de matériel informatique, Western Digital Corporation, ce sont 52% des Américains qui ne suppriment jamais leurs fichiers, applications ou quoi que ce soit d’autre sur leurs appareils, dont plus de la moitié qui aiment stocker leurs fichiers sur un service d’infonuagique.

« Le volume monstre de photos, vidéos et documents traités à la seconde engendre plusieurs défis quant au stockage et à la gestion de ces fichiers numériques, phénomène que l’on qualifie de ‘chaos digital’, et c’est sans aborder les préoccupations qui se rapportent à votre intimité », mentionne d’ailleurs David Ellis, vice-président de la comercialisation de produits chez Western Digital.

Pour réduire son empreinte sur la planète, il est donc conseillé de supprimer les courriels peu importants, les pourriels et comptes de messagerie dont on ne se sert plus, afin de ne pas contribuer inutilement à la surchauffe des serveurs, mais aussi éviter de perdre le contrôle sur les données personnelles que l’on a accumulées ou oubliées. Faire le ménage des fichiers hébergés sur son compte Google Drive, OneDrive et autre service de stockage est aussi recommandé. « C’est une action à faible portée sur le plan individuel, mais qui prend tout son sens à l’échelle globale », rappelle M. Sam-Pan.

« Le travail qu’a fait Hydro-Québec pour valoriser son énergie propre est de plus en plus reconnu dans le domaine infonuagique. »

– Éric Filion, vice‑président exécutif et chef de l’exploitation et de l’expérience client chez Hydro-Québec

Des centres de données alimentés à l’hydroélectricité

Au Québec, les serveurs des centres de données fonctionnent à l’hydroélectricité, ce qui les rend relativement verts. Parmi ces centres, une cinquantaine sont alimentés par les ressources hydroélectriques d’Hydro-Québec. Rappelons que depuis 2016, l’entreprise se donne pour offensive d’attirer les centres de données vers la province, notamment grâce à son expertise en efficacité énergétique pour réduire la consommation d’énergie. Son positionnement en tant que chef de fil en la matière, son électricité propre à 99,8 % et ses tarifs plus avantageux qu’ailleurs dans le monde, ont d’ailleurs valu à la région de Montréal, lors du 12e congrès mondial Datacloud en juin 2019, le titre de « Meilleur endroit au monde où établir un centre de données », devant des régions de la Finlande, la Norvège et l’Écosse.

« Le travail qu’a fait Hydro-Québec pour valoriser son énergie propre est de plus en plus reconnu dans le domaine infonuagique. Alors que les entreprises qui hébergent des centres de données et leurs clients sont de plus en plus soucieux de leur impact environnemental, le Québec et la région de Montréal deviennent plus que jamais des destinations de choix à l’échelle mondiale et contribue de façon importante à la réduction des émissions de GES », a déclaré à l’époque Éric Filion, ex-président d’Hydro-Québec Distribution, aujourd’hui vice‑président exécutif et chef de l’exploitation et de l’expérience client.

Or, dans certains pays, les disques durs sont plutôt alimentés par la combustion du pétrole et du charbon. S’il vous est malheureusement impossible de savoir sur quel serveur votre contenu est hébergé, il vous est toutefois possible de vous donner un objectif, comme celui de supprimer une trentaine de courriels par jour afin d’économiser ce qui est équivalant à la consommation quotidienne d’une ampoule électrique.

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Crédit Image à la Une : Christina Morillo, Pexels